Lux Éditeur est une maison d’édition québécoise d’inspiration libertaire qui existe depuis 1995. On peut notamment trouver dans leur catalogue :
- Nous n’irons plus aux urnes, plaidoyer pour l’abstention, Francis Dupuis-Déri : « Voter ou ne pas voter, telle est la question qu’on n’ose pas poser dans nos régimes parlementaires, où les élections sont des rituels sacrés. En défendant la légitimité de l’abstention, cet essai attaque de front la conviction selon laquelle le vote serait un devoir, et le refus de voter une dangereuse hérésie. Bien plus qu’une simple apologie de l’abstention, cet ouvrage propose ainsi une critique radicale du système électoral. En plus de rappeler les raisons qu’évoquent des abstentionnistes issus de toutes les couches de la société, l’auteur décrit les stratégies souvent amusantes imaginées pour subvertir le jeu électoral : appel au boycott ou au vote nul, candidatures loufoques et satiriques de plantes, d’animaux, d’humoristes, de punks ou de gnomes anarchistes. Cette galerie des figures de la résistance au vote révèle également les nombreux et puissants mécanismes d’autodéfense du système électoral, qui réussit toujours à imposer ses propres règles, même aux plus contestataires. Aussi, l’abstention n’est féconde que si elle va de pair avec un engagement et des mobilisations autonomes, populaires et solidaires. »
- Pour une anthropologie anarchiste, David Graeber : « L’anarchisme, en tant que philosophie politique, est en plein essor. Alors qu’ils étaient à la base de l’organisation dans le mouvement altermondialiste, les principes anarchistes traditionnels – autonomie, association volontaire, autogestion, entraide, démocratie directe – jouent maintenant ce rôle dans des mouvements radicaux de toutes sortes dans le monde entier. Et pourtant, cela n’a eu presque aucun écho dans le milieu universitaire. Les anarchistes interrogent souvent les anthropologues sur leurs idées quant aux diverses façons d’organiser la société sur des bases plus égalitaires, moins aliénantes. Les anthropologues, terrifiés à l’idée de se voir accusés de romantisme, n’ont pour seule réponse que leur silence. Et s’il en était autrement ? »
- Écrits d’une insoumise, Voltairine de Cleyre : « Emma Goldman tenait Voltairine de Cleyre (1866-1912) pour « la femme anarchiste la plus douée et la plus brillante que l’Amérique ait jamais produit », et ce jugement avancé il y a près d’un siècle n’a toujours pas été infirmé. Pionnière du féminisme américain, poétesse, musicienne, celle qui se définissait comme une « anarchiste sans qualificatif » propose une réflexion originale qui touche à un très large éventail de sujets – notamment l’économie, la libre pensée, la philosophie, la religion, la criminologie, la littérature et l’action directe non violente. L’œuvre d’envergure de cette militante passionnée expose les raisons de sa révolte, témoigne de son espérance d’un monde meilleur et demeure, aujourd’hui encore, d’une brûlante actualité. »
- Fontaines, Histoire de l’éjaculation féminine de la Chine ancienne à nos jours, Stephanie Haerdle : « Ce qui fascine dans l’histoire de l’éjaculation féminine, explique Stephanie Haerdle, c’est d’y découvrir que dans plusieurs cultures, et à plusieurs époques, elle était non seulement une expression parfaitement évidente de la sexualité, mais était révérée. Ce qui soulève une question tout aussi passionnante : pourquoi, à partir du XIXe siècle, l’éjaculation féminine a-t-elle été sans cesse ignorée, honnie ou reléguée au domaine du «fantasme sexuel masculin» ? De l’ère préchrétienne à aujourd’hui, des traités érotiques de la Chine ancienne aux mouvements féministes de la troisième vague, en passant par l’Inde de Vātsyāyana et la Vienne de Freud, l’histoire culturelle et politique de l’éjaculation féminine compose un portrait étonnant et remarquable de la sexualité. Fruit d’une vingtaine d’années de recherche, ce minutieux travail interroge la nature politique de la biologie humaine, offre des perspectives critiques originales sur la médecine occidentale, dominée par les hommes, et rappelle en quoi le sexe de la femme est un champ de bataille. »
Deux nouveaux livres des éditions Divergences sur les tables de la BIM, dont Comment s’occuper un dimanche d’élection de François Bégaudeau (auteur notamment de Entre les murs, qui a été adapté au cinéma et a obtenu la palme d’or à Cannes en 2008). « La question de voter ou non ne porte aucun enjeu. Je suis un abstentionniste non-prosélyte. Je ne fustigerai pas un votant, pas plus que je ne tiendrai un non-votant pour un camarade. Le vote ne devient un sujet que si les votants en font un sujet. C’est souvent le cas. Nombre de votants aspergent de sermons les non-votants, taxés d’incivisme, d’irresponsabilité, d’immaturité, d’individualisme. Les non-votants manquent à leur devoir de citoyens. Ils galvaudent la souveraineté politique qui leur a été gracieusement offerte par la démocratie. C’est ici qu’on est soudain tenté d’entrer dans le débat. De montrer aux électeurs ce qu’ils font quand ils élisent. D’observer qu’alors ils font tout sauf de la politique. » Un livre à lire absolument en ce début d’avril, à la veille des élections pestilentielles.
Subtil Béton est sorti aux Éditions l’Atalante en début d’année. Ce roman d’anticipation écrit à plusieurs mains est le résultat de près de 15 ans d’ateliers d’écriture féministes au sein du collectif Les Aggloméré·e·s. « Zoé est lycéenne lorsque le mouvement social devient insurrectionnel. À force d’assassinats et de disparitions, la révolte est écrasée par le régime. Les révolutionnaires se dispersent alors que l’autoritarisme se renforce. Subtil béton n’est pas l’histoire de cette insurrection, mais de ce qui reste après la défaite. Colères et tendresses se mêlent en de multiples tentatives pour reconstruire espoirs et solidarités. Cette anticipation parcourt les questionnements politiques contemporains : de la précarité au patriarcat, de la surveillance de masse au mal-logement, du racisme aux violences policières. Subtil béton est une œuvre collective, unique, féministe, engagée. » Et elle est accompagnée d’une splendide carte IGN représentant la ville où se passe l’action. Elle a été imaginée et dessinée par Les Aggloméré·e·s et permet de se « plonger dans la réalité de la fiction ».
Le 25 janvier dernier, le sinistre de l’intérieur Darmanin annonce vouloir engager une dissolution du média en ligne Nantes Révoltée. Depuis, pas de nouvelle… il semblerait qu’on ne dissout pas encore si facilement un média indépendant dans une fRance aux relents fascisants particulièrement nauséabonds (à noter qu’entre autres, le Collectif Palestine Vaincra et le Groupe Antifasciste Lyon et Environs ont fait les frais de cet individu qui dissout plus vite que son ombre). En tout cas, dans une sorte d’effet Streisand, la revue Contre Attaque (que le collectif avait sorti un peu avant cette histoire) s’est semble-t-il très bien vendue, et toc ! On y trouvera justement un dossier spécial sur la montée du fascisme et des pistes pour y résister, un hommage à la Commune, un cours d’anti économie, du graffiti, des interviews, des analyses, des jeux, des blagues…
Les Câlins et les Caillasses est un fanzine publié à Brest. 148 pages de poésie, « un travail de la rime, de l’argot, du verlan, des troncations et néologismes ; car le langage est à s’approprier, à tordre face aux carcans académiciens. »
« Audimat éditions prêtent attention à la façon dont la vie résonne dans la musique, en publiant des essais de critique musicale et sociale, d’histoire sociale de la musique, des contre-récits, de l’esthétique sauvage. »
C’est avec joie que j’ai reçu Psycho Disco #6 et Aд-RA #7. Deux très beaux fanzines lyonnais, toujours aussi pointu dans ses références musicales pour l’un et toujours aussi psychédélique pour l’autre. Un régal !