Nouveautés Août ’23

J’accueille à présent sur mes tables une maison d’édition basée à Toulouse que je suis extrêmement ravi de pouvoir proposer ! Les magnifiques objets littéraires des éditions blast « défendent une littérature d’essai et de création politique, une littérature qui pense l’articulation des oppressions et des luttes et qui ouvre des perspectives depuis le champ des résistances antiracistes, féministes, queers, anarchistes. » Y sont publiés sous une forme parfois hybride des essais, de la poésie, des romans et même un album jeunesse « nourrissant des analyses engagées tout en proposant des écritures incisives qui interrogent radicalement les réflexes et les normes autant que la langue elle-même » :

  • Le souffle, lou dimay : « C’est à Guède, dans les replis de l’indigo et du pastel, qu’Irène perd le souffle. Dans l’entreprise qui l’embauche, la verticalité l’assomme. À mesure qu’elle incorpore les directives qu’elle reçoit et dont elle est relai, elle assiste à son propre effacement. Quelque chose dysfonctionne au bureau : la hiérarchie, les objectifs de la boîte, les rapports de pouvoir entre services et personnes, le sexisme décomplexé. Le climat propice à l’emprise exacerbe l’absurdité et la violence du travail. Les bureaux, comme les cuves où macèrent les couleurs, deviennent un étau. C’est à Guède qu’Irène étouffe et lutte pour retrouver sa voix face au contrôle, mais cela aurait pu être partout ailleurs.« 
  • Les chants du placard, Luz Volckmann : « Le souvenir d’une amitié absolue et pourtant étiolée de l’enfance, le retour pour arpenter et confronter le territoire familial, l’apprentissage et l’éveil d’un corps ralenti, au dos longtemps objet médical. Trois temps racontent les recoins du placard, celui dans lequel on enferme les trans, les queers, les anormales. Ils sont écrits par la haine, la violence, la pauvreté, la prison, l’hégémonie, mais à cela y répondent l’impitoyable poésie du corps, le lien organique et sensible au sol, la mémoire locale et rurale, la tendresse et la force du devenir, le rire et la rage de se tenir debout. Car Luz Volckmann le rappelle : « Le Placard nous réduit. Or, j’ai l’orgueil du peuple des géants. »« 
  • Glisser nue sur la rampe du temps, Souad Labbize : « Dans ce récit en fragments, des femmes reprennent le pouvoir qui leur a été confisqué par le patriarcat, le colonialisme ou la précarité. Dans un territoire pluriel se déploient sept tableaux comme autant de loupes sur des parcours individuels, considérés comme peu légitimes pour faire Histoire mais ô combien partagés, porteurs et émancipateurs. De celle qui devrait se séparer de sa fille au cœur de la Seconde Guerre mondiale touchant aussi l’Algérie, à celle traversant la frontière pour aller avorter en pleine révolution tunisienne, en passant par celle qui soigne une femme syrienne ayant rejoint Tamanrasset, ces récits font résonner les voix de femmes renversant ce qui les astreint et les réduit pour y opposer le choix de leur liberté. Glisser sur la rampe du temps, c’est détricoter les mailles de l’hégémonie et observer jaillir la sororité et la puissance qui accompagnent ces vécus. »

  • La septième lèvre, Miel Pagès : « Dans La Septième Lèvre s’écrivent mille et une façons de penser et de dire le corps, les relations ou dieu. Ce recueil déploie une poésie ancrée dans le quotidien, une poésie mêlée d’instantanéité et d’images dans laquelle on assiste à une mise à l’épreuve du soi et du temps. Il s’agit d’une invitation à questionner la représentation et le lien social. Ces cantiques féministes et queers nous immergent dans une lutte intériorisée, intime, un temps par et pour soi en vue d’un être collectif au monde. Dans une langue narrative, pop et cinématographique se fait également entendre un élan spirituel, souvent oublié des combats féministes et qui vient ouvrir des champs d’empouvoirement.« 
  • tant qu’il reste quelque chose à détruire, Mag Lévêque : « Tant qu’il reste quelque chose à détruire est le chemin poétique d’une reconstruction après le viol. Mag Lévêque éclaire par le poème le lien à la honte, à la culpabilité, à la sexualité. Au-delà du témoignage, elle parvient à créer à partir de la violence et de la douleur, en ne faisant jamais impasse sur l’indicible. Le poème se débat et s’élabore contre la mémoire du corps marqué par l’empreinte invisible de la violence. C’est ici dans l’intime que se joue l’émancipation ; et le verbe de réveiller la force qui n’a jamais quitté l’autrice. Un recueil qui laisse place au trauma sans s’y résumer. L’écriture raconte un état de dissociation se révélant jusque dans l’esthétique. En émerge une sensation de décalage dans laquelle la perception du réel se dilue dans celles des autres, mais contre laquelle un élan de vie brut s’élève. À travers une narration fragmentaire, il est question de la sauvegarde de soi et de la recherche d’une force collective comme réparations. »
  • Aux vies anecdotiques, Karima Ouaghenim : « La poésie comme un cri arraché au corps : Aux vies anecdotiques fait entendre un être au monde sensible et à jamais politique. Écrit depuis les marges, ce recueil est un écho aux dynamiques d’oppression systémiques auxquelles fait face celle qui dit. Ne jamais être comme il faudrait : racisée, queer, grosse, pauvre ou poilue, le corps d’un être à qui on intime le silence mais qui le refuse par une explosion poétique venant inquiéter un confort qui ne tient qu’à l’écrasement des autres. Aux vies anecdotiques laisse respirer une langue qui dit la fierté en rappelant combien la domination n’a jamais rien d’une anecdote et combien la lutte, dans chaque espace du quotidien, est vitale. »

  • Colza, Al Baylac : « Au commencement, des escapades dans les champs de colza et la découverte tranquille du corps ; puis le corps vu, projeté, contraint et assigné par d’autres. Comment déconstruire l’hétéronormativité pour parvenir à être soi ? Roman de traversée, Colza s’installe dans les interstices : entre campagne et ville, entre construction d’une identité queer et misogynie intériorisée, entre fantasmagories et amours réelles. Le corps gouine s’élabore au fil de ce périple contre les injonctions patriarcales et sexistes. Ce roman est le récit du trouble : celui de Colza (personnage éponyme), qui a trouvé la liberté de s’inventer et d’écrire sa propre histoire au-delà des normes binaires.« 
  • Vers la normativité queer, Pierre Niedergang : « Depuis la fin des années 1980, les pratiques et théories queers ont critiqué les dynamiques de normalisation liées aux dominations cisgenres et hétéropatriarcales. Mais à cette critique a succédé une position purement déconstructrice des normes de la sexualité, au point que la nouvelle norme est devenue le refus de toute norme.
    En distinguant normalisation et normativité, Pierre Niedergang affirme que la critique de la normalisation, bien  légitime, n’implique pas une position antinormative mais au contraire une « normativité queer ». Après avoir étudié les impasses de l’antinormativité, notamment concernant les violences sexuelles, l’auteur décrit cette normativité queer : critique, communautaire et vitale. Reconnaître cette inventivité normative à l’œuvre dans nos communautés permettrait de construire une perspective queer féministe consciente de la dimension matérielle des oppressions et des rapports de pouvoir qui se nouent au cœur de nos relations, de nos corporéités et de nos sexualités.
    « 
  • Là où les trottoirs s’arrêtent, Baptiste Thery-Guilbert : « 17 ans, 19 ans : deux âges pour un roman au coeur de l’adolescence et de son intimité. Un narrateur ancré à Marseille raconte ce quotidien ponctué de l’intensité qui le caractérise : se découvrir et vivre un être, un désir et une sexualité hors des normes hétéropatriarcales, faire face à l’homophobie et au mensonge, s’habituer au secret – le sien ou celui de l’autre. Quitter l’école car elle n’a plus rien à offrir et s’installer devant la mer, essuyer l’insulte, tenter de contrer la honte par l’émancipation, cacher la maladie ou le trouble psychique, affronter la précarité et la douleur familiale. Par une écriture de l’intime dans laquelle résonne pourtant puissamment un élan collectif, ce roman fait entendre tous les mécanismes de l’homophobie, intériorisée ou non. Et face à ceux qui voudraient imposer un déterminisme, s’élèvent le refus de s’effacer, le refus d’excuser et le refus de disparaître. Dans ce texte se construit une voix puissante et autonome qui dit combien est forte la volonté d’exister. »

  • Ma mère est une femme à barbe, Raphaële Frier & Herbéra : « « La barbe de ma mère est drôlement belle quand elle est bien coiffée, et très utile par temps froid » dit l’enfant. Et l’enfant peut s’y enrouler, jouer à cache-cache, faire de la musique avec cette grande barbe. Ma mère est une femme à barbe renouvelle avec délicatesse et subtilité les représentations des femmes et des mères. Depuis les yeux de l’enfant, ce sont tous les codes qui sont interrogés et qui volent en éclat. Raphaële Frier et Herbéra proposent avec ce livre onirique une histoire qui rappelle combien il est important que le jeune (et moins jeune) public puisse nourrir son imaginaire au-delà des normes et des contraintes. »

Maternités Subversives de María Llopis est sorti cette année aux Éditions Goater : « Aujourd’hui, dans notre société occidentale, la maternité s’inscrit dans un contexte capitaliste et patriarcal, dans lequel elle se retrouve asexuée, médicalisée, biologisée et dépossédée de son pouvoir. Ainsi, de plus en plus de personnes choisissent des grossesses, des accouchements et des modes d’éducation hors norme. En l’absence de modèles alternatifs, elles essayent d’en inventer tout en questionnant les idées préconçues et les comportements souvent imposés.
María Llopis a rencontré et discuté avec ces nouvelles mères, nouveaux pères, MaPas, sage-femmes, lactivistes… qui réfléchissent au modèle actuel de la maternité, dévoilent ses contraintes et ses contradictions et qui créent, en même temps, des formes novatrices et libératrices. Ainsi, ce livre essaye de rendre visible les différents types de maternités issus de luttes et de nouvelles expériences ; puisque la maternité touche une grande partie de la population, la subvertir est une façon de changer le monde. »

Quelques livres des éditions Libertalia :

  • Dix questions sur le féminisme, Valérie Rey-Robert : « Ce livre évoque dans les grandes lignes l’histoire du féminisme, ses divers courants, ses concepts, une partie des inégalités encore trop présentes, des discriminations et des violences faites aux femmes – dont la cessation revêt un éternel caractère d’urgence –, mais aussi les idées reçues sur les féministes et les controverses au sein du mouvement. »

  • Kate Millett, Pour une révolution queer et pacifiste, Marie-Hélène Dumas : « Artiste, essayiste, romancière, Kate Millett (1934-2017) est une figure majeure – et souvent oubliée – de la deuxième vague du féminisme états-unien, aux côtés de Betty Friedan, Shulamith Firestone, Angela Davis ou Gloria Steinem. Tout en construisant une œuvre plastique et littéraire, elle lutte avec les femmes et les minorités sexuelles, se bat contre le racisme, la guerre, la violence personnelle autant qu’instituée, l’homophobie et l’enfermement qu’elle a connus elle-même. En 1970, Sexual Politics, ouvrage pionnier en matière de théorie féministe, la rend célèbre. Elle utilise ses droits d’autrice pour réaliser un film et acheter une ferme à Poughkeepsie (État de New York) où elle créera plus tard une communauté utopique de femmes artistes. Voici enfin la première biographie de cette amie de Simone de Beauvoir, rédigée à la manière d’un roman par Marie-Hélène Dumas. »
  • Ma Guerre d’Espagne à moi, Une femme à la tête d’une colonne au combat, Mika Etchebéhère : « C’est l’un des textes les plus forts sur la guerre d’Espagne, écrit par Mika Etchebéhère (1902‐1992), une internationaliste argentine francophile qui dirigea une colonne du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) en 1936‐1937. On y croise des révolutionnaires antistaliniens, des anarcho‐ syndicalistes, des marxistes hétérodoxes, tous habité·es par la conviction d’imminents lendemains qui chantent. Ce livre porte la parole rare d’une femme au combat. »

  • Bartleby le scribe, Herman Melville : « Le monde que Melville décrit dans la célébrissime nouvelle Bartleby en 1853, c’est déjà le monde de la start up nation, des travailleurs atomisés, surveillés, uberisés ; des managers amis ; le monde des bullshit jobs, de l’open space et de la transparence ; un monde impersonnel et vide, dématérialisé et pétrifié, dans lequel toute issue ne débouche que sur des impasses et où toute forme de résistance est criminalisée. Le monde du copyright, de la mégalopole et du flux. Bref, un monde­ marchand, brutal et clos, né dans la première moitié du XIXe siècle à Wall Street, et qui est devenu aujourd’hui le nôtre. Il n’est donc pas étonnant que I would prefer not to ait pu servir de slogan aux manifestants du mouvement Occupy Wall Street. »
  • Codine, Panaït Istrati : « Adrien Zograffi et sa mère, blanchisseuse, viennent d’emménager dans la Comorofca, un quartier pauvre de Braïla, à l’est de la Roumanie. Adrien est un garçon poli et propre sur lui qui ne s’intègre pas aux garçons qui jouent au foot dans la rue, tous dépenaillés et grossiers. Un jour, il fait la connaissance du « géant du port », le forçat au grand cœur, le fameux Codine, colosse des bas-fonds redouté de tous. Tous deux se lient d’une amitié forte et exclusive, ils deviennent « frères de croix ». Mais la fatalité rattrapera bien vite le grand Codine… »

Radio It Yourself, publié chez Tahin Party est un manuel qui « invite à la créativité radiophonique par l’autonomie technique, la compréhension de nos outils et la vulgarisation des bases théoriques en physique, électronique, acoustique. Du micro à l’antenne et aux émetteurs en passant par l’informatique, ce manuel aborde les solutions techniques DIY mais aussi professionnelles à envisager. L’ouvrage évoque également les bases théoriques et est ponctué de réflexions politiques sur les pratiques radiophoniques collectives. Il est destiné aux techniciens et techniciennes des radios associatives, aux apprenti·es pirates, aux curieux et curieuses souhaitant (re)découvrir ou approfondir le fonctionnement de leurs outils. »

Quelque part, là où le souvenir est mort, Arvo Steinberg : livret autoédité de « prose poétique libre semi-automatique, écrite depuis Sète en passant par le fond de la Vendée pour finir quelque part en Ariège au cour de ces deux dernières années. Déroulé symboliste et onirique sur la solitude, l’amour, la ville et la nature, l’espoir et l’infini. »

Deux livrets autoédités par Beni et magnifiquement imprimés en sérigraphie et risographie. Ils évoquent tous les deux la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure :

  • Une transcription de la conférence gesticulée Nucléaire Solitude qui est jouée depuis octobre 2019 par le comité imbaisable, Héma et Hétonque. « Ce spectacle fait le lien entre l’impasse nucléaire et le manque affectif, auxquels les deux conférencières ont été quotidiennement confrontées en habitant à Bure, dans la Meuse, là où se profile le projet Cigéo d’enfouissement de déchets radioactifs qui suscite une opposition vive et durement réprimée. »
  • Le gendarme et le désert nucléaire, comédie rurale et sécuritaire est le récit, sur le ton humoristique mais basé sur des faits réels, de l’interrogatoire dans une « gendarmerie de province » de deux personnes suspectées d’avoir dégradé un bâtiment de l' »Andru ». Une manière de rappeler qu' »il n’y a qu’à l’église et dans les commissariats que l’on est si mal assis » et que « devant les flics comme au tribunal, garder le silence est non seulement un droit mais c’est surtout une excellente stratégie ».

Encore un petit livret autoédité par Beni, il s’agit tout simplement de la retranscription des paroles de la magnifique chanson Le bonheur de Brigitte Fontaine et Areski Belkacem sortie en 1975.

Moules-Frites est une très jolie revue collaborative féministe. Elle est autofinancée, éditée, diffusée et distribuée par deux jeunes femmes de Bordeaux et Bruxelles. L’idée étant de « libérer la parole pour faire évoluer les mentalités et balayer le patriarcat ». On y trouve les contributions de plusieurs artistes, graphistes, illustrateurices, designereuses, auteurices, … : des articles (sur l’écriture inclusive, les rappeuses françaises, l’art écoféministe, la contraception masculine, …), des récits, beaucoup de belles illustrations et à chaque numéro, une recette pour préparer les moules !

Voici les deux derniers numéros de Epectase, la revue multilingues (français, deutsch, english, italiano) qui célèbre, par l’écrit et l’image, les diverses formes d’érotisme qui s’affranchissent « des normes, des étiquettes ou des jugements moraux. » Le #7 évoque le festival queer-féministe intersectionnel Idn’taalin au Maroc, avec notamment une interview très intéressante d’une partie de l’équipe du festival par le zine Karton. Ce numéro est donc produit « en hommage à toutes ces incroyables personnes luttant pour dégager des espaces de libertés et d’émancipations dans un contexte pourtant hautement hostile et répressif. »

L’empaillé continue à tracer sa route et distiller ses news locales (mais pas que) à travers l’Occitanie… on peut notamment lire dans ce numéro d’été deux gros dossiers : un sur l’autoritarisme au pouvoir et la domination policière, et l’autre sur les violences conjugales et la domination masculine. Cet excellent journal nous annonce même dans ce #10 qu’il compte bien doubler sa zone de diffusion et tirer le #12 en janvier à 50 000 exemplaires ! Gros défi qui nécessite un bon coup de pouce… On peut lire les explications et faire un don ici.

Quel plaisir de retrouver le zine Permafrost neuf ans après le dernier numéro ! Entre autres choses qu’on peut trouver dans ce #3 en mode papier journal et mise en page efficace : une interview des membres de Oi Boys ainsi que de multiples références à des groupes que j’adore (Taulard, Short Days, Zone Infinie, Utopie, …), des chroniques de zines, d’albums, de livres en rapport avec la prison, un entretien avec l’auteur du Travailleur de l’extrême (dont je suis hyper fan), une présentation du site antijob.net qui propose en russie une liste noire des mauvais employeurs, un dossier sur l’héroïne de comics Halo Jones d’Alan Moore… Un retour réussi pour ce très chouette fanzine ! J’espère que le prochain sortira très vite ! 🙂

L’équipe de Karton a sorti son #10 il y a déjà quelques mois, le #11 ne devrait plus tarder… Je ne présente plus ce fanzine bilingue (français/english), grand habitué des tables de la BIM depuis le #1 en octobre 2019 ! Au delà de la couv’ signée Camille Foucou (dont on lira aussi l’interview à l’intérieur), on y trouve plusieurs entretiens : avec Octopoulpe projet solo de batterie et lights bien énervé « l’équivalent d’un spectacle Puy du Fou pour les crusts », avec Barouf au sujet du label vinyle de tekno underground Witchcraft Records composé à 100% d’artistes femmes, avec Nathan Golshem l’auteur de l’excellent Et s’ouvre enfin la maison close (Demain Les Flammes #6, voir ici), avec Emmanuel·le Linée « jeune auteur·ice de théâtre, explorateur·ice du genre et de la langue »… et un article sur la boxe française !

Deux fanzines à l’esthétique et au contenu bien punk :

  • Rotten Eggs Smell Terrible (REST) #40 : de nombreuses interviews dans ce zine aveyronnais (Steff des Éjectés, Mat de la librairie La Pétroleuse, la dessinatrice Pole Ka, Organe-Frits Man, Glittoris), mais aussi des chroniques de skeuds et de livres.
  • RestPek #4 : Split Zine REST (de Rodez) + KrasPEK (de Brest) = RESTPEK. Il est servi avec une compil K7 de punk brestois des années 90 et sont interviewés dans ce numéro : The Docktones, Les Vierges, Flying Taboorets, Les Mutants, La Bande à Kaader, The Suttles, etc. et puis des chroniques d’albums, de livres et de zines et autres textes (par exemple une chronique de bières à petit budget !)…

Le livre Nature et Anarchie a été republié en début d’année dans une nouvelle version revue et augmentée. On y croise Bakounine, Élisée Reclus, Errico Malatesta, André Léo, André Pudhommeaux, Georges Navel, Joseph Déjacque, Pierre Kropotkine, Murray Bookchin, Miguel Amoros, … On y parle de la question agraire, des anarchistes naturiens, des premières critiques de la science, de l’anarchisme anti-industriel, d’antispécisme et de primitivisme, et évoque en détail ce qui nous détruit, depuis le développement du numérique jusqu’à l’extraction minière, et les impasses des faux-critiques. « Dire que l’anarchisme est dès son origine une pensée « écolo » relèverait de l’anachronisme. Il a même parfois prôné l’industrialisation. En revanche, il est dès le départ un assaut contre le développement capitaliste, avec tous ses désastres. C’est justement pour cela qu’il n’est pas écologiste, et contribue au contraire à éviter le piège d’une pensée réformiste et gestionnaire. Il fournit des armes aussi bien contre la gestion salement industrielle du capital, ou celle plus novatrice qui se colle l’étiquette « verte » ou « durable ». Il n’est par ailleurs jamais question de la nature sans celle de la liberté. »

Antipolitika est une revue anarchiste des Balkans qui est sortie jusqu’à présent tous les 2-3 ans et qui est publiée en serbo-croate, grec et anglais. Le thème du #1 était l’antimilitarisme, le #2 la Yougoslavie et le #3 le nationalisme. Il contient des textes écrits par des anarchistes de Zagreb, Thessalonique, Belgrade, Athènes, Ljubljana, Paris et Los Angeles. Il est entre autres question dans ce numéro de critique de l’anti-impérialisme, de critique des politiques nationalistes de groupes tels que le Parti Communiste de Yougoslavie, des idées anti-nationalistes de Robert Musil, etc. « Anti-politics is life without walls and fences, it is our heart, and the new world we carry inside it. »

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