Nouveautés Octobre ’22

L’Empaillé #7 vient de sortir ! Extrait de l’édito : « C’est simple. On veut le retour des gilets, on veut des blocages de lycéens, des occupations d’amphis, d’usine, de sièges sociaux. On veut des assemblées générales de toutes sortes, partout, des action directes et des intersyndicales toutes les semaines, des pétitions et des barricades tous les lundis. On veut des manifs pacifiques et des feux d’artifice, des chemises arrachés et des séquestrations, des blocages et des auto-réductions. On veut être des milliers à chanter à l’unisson contre Macron et sa bande. Oh et puis c’est pas une rentrée sociale qu’on veut, c’est une année sociale ! » Et bim !

Basées à Rennes, les Éditions du commun « ont pour but le partage et la transmission de savoirs issus d’expériences, de pratiques et de recherche-action, que ce soient des savoirs individuels ou collectifs. Mais avant tout des savoirs produits par des personnes concernées et impliquées dans les sujets qu’elles évoquent. » On y trouve ainsi de la littérature du réel, des essais, des récits d’expériences collectives, … dont :

  • Survie en télévente, Marc-Adrien Nières : « Un recueil de notes, de souvenirs (drôles), de conseils amusants (et avisés), distillés avec soin afin de mieux comprendre la réalité de celles et ceux qui se retrouvent, chaque seconde davantage, et chaque jour un peu plus, perdus des deux côtés du combiné. »

  • Joie militante, Construire des luttes en prise avec leurs mondes, clara bergman et Nick Montgomery : « À quoi ressemble la joie dans les milieux de lutte ? Qu’est-ce qui nous rend collectivement et individuellement plus capables, plus puissant·es et pourquoi, parfois, les milieux radicaux produisent tout l’inverse et nous vident de tout désir ? C’est à ces questions que Joie militante tente de répondre, combinant propositions théoriques, analyses de cas pratiques et entretiens avec des militant·es issu·es de luttes diverses : féminisme, libération Noire, résurgence Autochtone, squat, occupations, luttes queer, anti-carcérales, d’autonomie des jeunes, anarchisme, autonomisme, écologie radicale. »

  • La Communale, Marc Faysse : « C’est un récit de vie, entre réel et fiction. Un parcours militant, radical. Une fureur de vivre portée au creux du ventre comme une charge explosive. Des choix comme des tickets de sortie que l’on brûle. Le combat et les questionnements d’une jeunesse contre un capitalisme débridé. »

Quelques nouvelles acquisitions chez l’excellente maison d’édition montreuilloise Libertalia :

  • Le Talon de fer, Jack London : « Dans ce récit d’anticipation publié en 1908, Jack London imagine la société future : révolte ouvrière, grève générale et… impitoyable répression. Roman socialiste à thèse, récit d’amour, ce texte a été lu comme une préfiguration de la société capitaliste poussée à sa forme extrême : le fascisme. »
  • B. Traven, romancier et révolutionnaire, Rolf Recknagel : « B. Traven (1882-1969) est un romancier majeur, mais il reste relativement méconnu dans les pays francophones. On lui connaît une trentaine de pseudonymes différents, à peu près autant de lieux et de dates de naissance, quatre ou cinq nationalités. L’auteur est tellement mystérieux qu’il intrigue et passionne. Cette biographie rédigée initialement en 1965 et actualisée maintes fois, que l’on doit au savant allemand Rolf Recknagel (1918-2006), s’attache à décrypter de façon pointilleuse l’œuvre et la vie de l’aventurier des lettres. Elle est un haletant récit sur l’écrivain qui acheva sa course au Mexique en se faisant le chantre des revendications égalitaires des populations indiennes. »

  • Une culture du viol à la française, Valérie Rey-Robert : « Dans cet essai documenté et novateur, l’autrice analyse et définit les violences sexuelles, déboulonne toutes nos idées reçues et bat en brèche l’argumentaire déresponsabilisant les violeurs. Elle insiste sur les spécificités hexagonales du concept de «culture du viol», démythifie le patrimoine littéraire et artistique, et démontre, point par point, qu’il est possible de déconstruire les stéréotypes de genre et d’éduquer les hommes à ne pas violer. »

  • Chéri-Bibi, Les cages flottantes, Gaston Leroux : « Dans ce chef-d’œuvre de la littérature populaire, initialement publié durant l’année 1913 en 120 feuilletons, Gaston Leroux (1868-1927) met en scène les aventures de Chéri-Bibi, un forçat en rupture de ban, tendre et violent, implacable et doux, victime d’un coup du sort et de la «fatalitas». »

Toujours un plaisir de recevoir le dernier Up The Zines ! « Le but initial de ce zine est d’essayer de faire un annuaire des sorties des fanzines punks, en espérant donner envie au lecteur de se procurer d’autres fanzines. Ensuite, donner la parole à des auteurs de fanzines pour essayer de comprendre leur motivation. » Et ça fait une bonne quinzaine d’années que Jeff continue ce boulot d’archiviste. Dans ce #21, deux longues interviews (Du Pain Du Vin Du Bourrin et Psycho Disco) et 38 fanzines chroniqués, dont quelques-uns que l’on peut trouver sur les tables de la BIM (Bobby Pins, Cheap Toys, Cheribibi, Demain Les Flammes, Karton, Le Gospel, Psycho Disco, Papercore, Punkulture, Ventoline, Zinobium Pertinax).

Le Gospel est un site internet d’informations pointues sur la musique et ses alentours (littérature, cinéma, arts visuels). Il se décline depuis peu en une maison d’édition et depuis plusieurs numéros en un zine dont voici le #10 qui rend hommage aux « outsiders ». Il y est question d’histoires de disques perdus, d’un vendeur en vidéo-club dans les années 2000, de la revanche des femmes critiques de rock, d’un clippeur de rap par accident, de l’actrice Shelley Duval, de Harry Smith et son Anthology of American Folk Music, des groupes The Microphones, Chocolat Billy, Spitboy et beaucoup d’autres ! Il y a même une interview de Delphine Bucher des Éditions de la dernière chance (dont je parle dans les Nouveautés Juin ’22)… « Ce numéro 10 est donc l’occasion de se pencher sur des destins très variés d’artistes et d’artisans, du rap à la littérature beat, du dessin au cinéma alternatif, du punk rock à la country. »

Encore un nouveau Karton ! Dans ce #8 : une interview du groupe Bake Faltsua qui nous parle du Pays-Basque, de sa riche scène punk, des Gastetxes (les espaces d’organisation politique autogérés par et pour les jeunes et travailleur·euses) ; une interview de JOE1 (qui a fait la couverture de ce numéro), une illustratrice de Bologne qui évoque la scène punk hardcore italienne et ses projets de bédés ; une lettre de Libre Flot (datant de l’été 2021) depuis l’isolement à la prison de Bois d’Arcy ; des reviews d’albums de Zippo (rap) et Shooting Daggers (queercore) ; une interview de Loran, ancien Bérurier Noir et actuel Ramoneurs de Menhirs, etc. Bref, ce fanzine toulousain bilingue (fr/en) est toujours aussi dense et continue numéro après numéro à nous faire découvrir et partager avec passion les scènes anarcho-punk et diy européennes actuelles.

Gloire ! La Voix de Satan arrive sur les tables de la BIM ! C’est « une revue trimestrielle paraissant lors des solstices et des équinoxes. Dédiée à la spiritualité, la culture alternative, les arts extrêmes, le satanisme ésotérique, les illustrations diaboliques, l’Histoire de Satan, le cinéma et la musique. » Magnifiquement illustré, ce fanzine démoniaque donne la part belle aux représentations de Satan dans la culture : du black metal au rock psyché, de la littérature populaire à la bande dessinée, du cinéma de genre aux documentaires. Ajoutez à ça une pointe de magie, une louche d’ésotérisme et une bonne dose d’histoire de l’occultisme ! Les passionné·es à l’origine de ce fanzine très sérieux (mais avec parfois quelques touches d’humour) nous conduisent donc dans leur univers et nous partagent leurs codes qui feraient frémir plus d’un cul béni : le #11 (dernier numéro en date) est dédié à l’Ivresse et la Luxure ! Chaque numéro coûte bien évidemment 6,66 €.

Et voici Ventoline #4 sorti en mai dernier. Ce superbe fanzine musical exclusivement écrit et illustré par des femmes parle « de destins tragiques, de ce que le pogo peut nous apporter d’autres que des mandales, de revivalisme folk, de vie à partir en tournée, de Miami Bass d’ados vénères, d’arrière cuisine, de mauvais sentiments mis en chanson, de collectionnite, de teufs dans les bois et même d’un disque découvert dans Ventoline #1. »

Le #27 du fanzine Cheap Toys de Giz de Bus Stop Press à Marseille contient plusieurs textes en anglais mais aussi une traduction d’un texte des Diggers de San Francisco datant de 1978 sur la question de la gratuité, une réflexion sur l’usage de l’argent liquide, des photos de concerts et même quelques tips cuisine et DIY.

J’ai retrouvé quelques Rafale #3, le zine DIY sous-titré à juste titre « Le copain des bois de la débrouille ». Celui-ci date de fin 2016 et il n’y en a malheureusement pas eu d’autre depuis… « Voulant se concentrer sur l’aspect pratique des choses, et tout particulièrement sur leur détournement, Rafale, mains dans le cambouis jusqu’aux coudes, ignore les règles, les contraintes et les lois. Il ne théorise rien. Il prend acte et s’amuse, avec la connerie de la rage adolescente, avec la malice du contournement de tous les dispositifs nous environnant, avec la méchanceté de la pègre, avec la folie de la plèbe. » Ouvrir des panneaux de pub, rouler à l’huile, utiliser des plantes médicinales, détourner l’éclairage public, construire un poêle à bois, naviguer anonymement sur le net, … autant de petites astuces et facéties qui peuvent être utiles à tout·e pirate de l’existant !

Ani(mal) est un fanzine de 6col datant de 2018. « Adaptation animale dans un carnage humain » en collages et techniques mixtes.

PD La Revue est « un magazine qui parle des identités et des vies homosexuelles, par et pour les pédales et tapettes en tout genre, avec rage et tendresse à la fois. Entre revendications et empuissancement communautaire, la multiplicité des identités homos et les contradictions qu’elles charrient y sont abordées sans peur. » Le #4 aborde le thème de l’enfance avec des témoignages, analyses, récits, poèmes, photos, bédés et illustrations.

Le « journal casse-pierres du coin » Saxifrage vient de sortir son #25. On trouvera dans ce journal albigeois un long article sur la fermeture de la MJC de la préfecture tarnaise, un autre sur les containers à poubelles « connectés », un témoignage d’une travailleuse saisonnière dans un call center, …

L’âge de faire est « un périodique mensuel créé en 2005 qui traite des thèmes de l’écologie, de la citoyenneté et de la solidarité, au niveau local comme international. » Et il y avait un dossier spécial sur l’anarchisme dans le numéro d’avril dernier : rappels historiques, horizontalité, autogestion, antimilitarisme, hacking, black bloc, propriété d’usage, zads… Il est également question dans ce numéro du féminisme au Kazakhstan, des forêts brûlées en Sibérie, de la présence malfaisante de la fRance au Sahel, …

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