Nouveautés Mars ’23

Et voici la 40ème publication de Ratcharge : « On y parle beaucoup de violence, de flingues, de meurtres, de culpabilité, de prison et de la possibilité d’une rédemption, mais aussi de non-violence ou encore d’humour, de drogues, de littérature, de cinéma, de bande-dessinée et de restaurants libanais interlopes en guise d’oasis dans des villes gentrifiées. Les gros morceaux creusés au fil de ces 52 pages artisanales au format magazine répondent aux noms de John Waters, Joseph Andras, Charles Manson, JM Bertoyas ou Black Mask/Up Against The Wall Motherfucker (gang de rue anarchiste dans le New York des années 1960), mais on y croise aussi, pour peu qu’on garde les yeux ouverts, des références à Valerie Solanas, Siltbreeze Records ou Johnny Depp, ainsi qu’une paire d’illustrations de Geoffray Kaiser. »

Après les récits de voyage The Last Best Place (dans le Nord-Ouest américain) et Vandura Hotel (l’Ouest canadien et l’Alaska), Delphine Bucher des Éditions de la dernière chance nous offre Scottish Carnage, un road-trip en solo en Écosse où elle y croise « Crachin persistant. Météo maussade. Midges virulents. Landes désolées et montagnes austères. Un paysage rude enfoui sous la brume. » Un voyage qui n’a (une fois de plus) pas été très facile mais dont j’ai vraiment apprécié la lecture.

« Recettes étranges, graphisme soigné et idées lumineuses, tout se trouve réuni dans le fanzine Cuizine. Même les amoureux de la restauration rapide ne pourront pas rester insensibles aux bonnes choses proposées dans ces pages. Cuizine a été créé dans le but de publier des dessins et de partager des recettes de cuisine. On peut le lire comme un carnet de voyage, un recueil illustré ou un livre de cuisine. »

Flemme Actuelle est un chouette fanzine brestois dont le #7 (sorti il y a déjà presque un an) est en fait un hors-série Spécial Pizza. « Grâce à la pizza, nous pourrions parler de frontières, d’amitié, d’autogestion, d’esclavagisme salarial, de politique post-covid, de lobbying, de monde d’après pire encore que celui d’avant, de virage autoritaire, de sauce tomate, de fruit de mer, d’ananas… NON, Stop ! Finalement non, nous ne parlerons pas de tout ça… » Au passage, un grand merci à Carole de nous avoir divulgué ses best tips de pizz’, trop coolax ! 😉

« Depuis 30 ans, Les éditions de l’Épure tracent en toute indépendance leur élégant sillon dans le monde du livre. (…) Insolite, l’objet épurien élève la gastronomie au rang du livre d’art et donne la part belle au texte, au graphisme et aux papiers de création. Si l’Épure est indiscutablement reconnue comme maison d’édition culinaire, il faut entendre alors la branche à contre-courant, décalée, à la limite de l’iconoclaste. »

  • Manifeste pour le vin naturel, Antonin Iommi-Amunategui : « En marge de l’industrie du vin et de ses millions de litres insincères, le vin naturel nous offre en fait un modèle de société inédit, joyeux et transparent, à décliner immédiatement… Ce vin exemplaire, délicieux et philosophal – mais qui n’a aucune reconnaissance officielle à ce jour – méritait donc son manifeste. »
  • Manuel pour s’initier au vin naturel, Antonin Iommi-Amunategui : « Pour le consommateur lambda (celui que nous sommes tou·tes à certains égards), seulement une impression vague et confuse, où se mélangent allègrement vin bio, biodynamie, vin naturel et compagnie. Un manuel s’avérait donc nécessaire, pour distinguer clairement le vin naturel du reste de la bande ; et surtout, peut-être, pour savoir comment appréhender, gustativement et intellectuellement, ce vin encore marginal, mais qui prospère en périphérie de la consommation mainstream et commence à se rapprocher dangereusement de nos verres… Oui, le vin naturel va nous envahir, mais grâce au Manuel pour s’initier au vin naturel, vous saurez désormais comment accueillir joyeusement ce délicieux migrant liquide ! »

  • Le cognac, Les huiles essentielles, Le chocolat noir : « Chacun des livrets de la collection « Dix façons de préparer » expose en 24 pages dix façons originales d’agrémenter un même aliment, préalablement présenté dans une courte préface. Le choix des papiers, la composition typographique et la reliure cahier d’écolier fil de lin en font une édition originale de grande qualité. » De la sardine à la pomme de terre, en passant par le speculoos, le comté ou la cannelle, plus de 350 titres sont déjà parus…

Plus vite que le coeur d’un mortel, Max Rousseau & Vincent Béal aux éditions Grevis : « Ségréguée, paupérisée et vidée, Cleveland est passée du statut de métropole florissante à celui de cauchemar urbain. Massivement démolis, ses quartiers noirs sont progressivement rendus à la nature. Les conservateurs y extraient les dernières richesses tandis que racisme et austérité avancent masqués derrière des algorithmes. De ce paysage dystopique, une vision alternative émerge pourtant : celle d’un futur agricole et coopératif. Dix ans après le crash déclenché par l’effondrement des subprimes, ce livre offre une plongée dans l’épicentre de la dernière crise globale. En donnant la parole à celles et ceux qui sont confrontés au déclin extrême, il cherche à éclairer l’Amérique urbaine abandonnée. »

Je rajoute chaque mois sur les tables de la BIM quelques titres des Éditions Libertalia. Ce mois-ci, encore des classiques avec :

  • Libertalia, Daniel Defoe (qui a donné son nom à la maison d’édition) : « Dans cet extrait de la fameuse Histoire générale des plus fameux pyrates (Londres, 1724-1728), l’auteur du célébrissime Robinson Crusoé (1719) relate les aventures du capitaine Misson, « l’homme le plus doux dans ses manières qui eût jamais sabordé un navire ou tranché une gorge » et de son complice, l’hérétique Carraccioli, qui las de courir les mers, décident de s’installer à Madagascar pour y fonder une république égalitaire, tout en continuant à piller les navires passant à leur portée. La propriété est abolie, les ressources mises en commun ; les distinctions de classe, de sexe et de race disparaissent. Le rêve sera cependant de courte durée. »
  • Souvenirs d’un étudiant pauvre, Jules Vallès : « Du 8 janvier au 5 mars 1884, malade et de retour d’exil, Jules Vallès publie ses Souvenirs dans le quotidien Le Cri du peuple. Son récit complète Le Bachelier, qui parut en 1881, et anticipe L’Insurgé définitif, qui paraîtra après sa mort. Le grand écrivain et journaliste, le chantre de la Commune de Paris, y relate l’éducation politique d’une génération, celle qui eut vingt ans entre 1848 et 1851. »
  • Construire un feu, Jack London : « Il se souvint des conseils du vieux de Sulphur Creek. Ce dernier lui avait exposé avec la plus grande gravité la règle de survie selon laquelle aucun homme ne doit voyager seul dans la région du Klondike, quand la température passe au-dessous de moins quarante-cinq degrés. Néanmoins, il s’y était risqué. Il avait eu l’accident tant redouté et il était seul. Si l’homme avait eu un compagnon de route, il n’aurait pas été en péril. Son compagnon aurait construit un autre feu. Mais là, c’était à lui de le reconstruire, et, cette fois, il n’avait pas droit à l’erreur. Même s’il y parvenait, il allait probablement perdre quelques orteils. Ses pieds devaient déjà être sérieusement gelés, et un certain temps allait s’écouler avant que le nouveau feu pût les réchauffer. »

Petit livre autoédité au texte puissant, La forêt de l’agir a d’abord été publié dans Avis de tempêtes, Bulletin anarchiste pour la guerre sociale #40 en avril 2021. « Nos forêts, ce sont des rêves de petits groupes de saboteurs avec des bouteilles remplies dans leurs sacs-à-dos, de points de chute où on peut dormir tranquillement, de promeneurs nocturnes scrupuleux munis de scies et de pinces, de nuits passées à regarder les étoiles pour avoir les idées plus claires, de sources d’inspiration auxquelles abreuver nos coeurs lacérés par tant de dégoût et d’oppression, de brigands dépouillant les caravanes marchandes, de campements furtifs d’où partir à l’assaut. La forêt, c’est le monde souterrain où nous touchons la liberté dans notre agir. »

À couteaux tirés avec l’Existant, ses défenseurs et ses faux critiques, publié pour la première fois en 1998 en Italie, est un autre texte puissant développant une certaine projectualité anarchiste de l’insurrection et de la guerre sociale. En voici une traduction éditée par Mutines Séditions en 2007. « Nous pouvons ne rien faire, voilà la plus belle des raisons d’agir. Recueillons en nous la puissance de tous les actes dont nous sommes capables, et aucun maître ne pourra jamais nous enlever la possibilité du refus. Ce que nous sommes et ce que nous voulons commence par un non. De là naissent les seules raisons de se lever le matin. De là naissent les seules raisons de partir armés à l’assaut d’un ordre qui nous étouffe. D’un côté il y a l’existant, avec ses habitudes et ses certitudes. Et de certitudes, ce poison social, on en meurt. D’un autre côté, il y a l’insurrection, l’inconnu qui surgit dans la vie de tous. Le possible début d’une pratique exagérée de la liberté. »

La guerre du sous-sol, sixième cahier anarchiste internationaliste Hourriya, est un petit livre très bien documenté. « L’exploitation des matières premières constitue peut-être l’un des aspects matériels les plus crus du pouvoir au vu de la dévastation qu’elle provoque, mais elle révèle aussi profondément les rapports sociaux qui sont à la base de « cette marche du progrès ». (…) D’innombrables êtres humains et non humains sont sacrifiés chaque jour – réduits en esclavage, empoisonnés, exterminés, tués par des armes toujours plus puissantes et sophistiquées – pour la possession de ces éléments du sous-sol, piliers fondamentaux de l’édifice mondial de l’exploitation. Si la machine dévastatrice est fortement dépendante de l’extraction du charbon, du gaz, du pétrole, des minerais, … cela donne lieu à des guerres, des conflits sanguinaires, mais aussi à des luttes et des révoltes aux quatre coins du globe. »

Comment la police interroge et comment s’en défendre, publié par le Projet Évasions, est un livre qui peut être fort utile dans la période actuelle où le pouvoir est aux abois et ne tient que par sa police ultraviolente et sa justice classiste à la solde des puissant·es. N’oublions pas que la répression peut toucher chacun·e d’entre nous. « Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux entre deux individus. C’est un conflit. Et dans ce conflit, notre ignorance fait leur force. Ignorance sur le sens du travail de la police, ignorance sur les techniques de manipulation utilisées, ignorance sur le cadre juridique et enfin ignorance sur nos moyens de défense. En réponse à ce constat, après une année et demie de travail, nous avons le plaisir d’annoncer la parution d’un livre, pensé comme un outil d’auto-défense contre la pratique policière de l’interrogatoire. Afin que l’on puisse apprendre collectivement et individuellement à se protéger de la police jusqu’à ce que l’on jette cette institution dans les poubelles de l’histoire. »

Tumult est une maison d’édition proposant des « contributions anarchistes à la guerre sociale ». On y trouve plusieurs écrits insurrectionnalistes dont :

  • Le chant du cygne, Saborder la société industrielle et défier le sort qu’elle nous réserve. « Face au désastre climatique qui s’emballe, la société industrielle appuie sur l’accélérateur. Transition énergétique, innovations technologiques et renouveau industriel sont appelés à la rescousse des rouages qui se grippent et des moteurs qui crachotent. Dans son sillage, le navire titanesque du progrès laisse un paysage affligeant de béton et d’acier, d’usines et de chaînes technologiques, de pollutions et de plastiques, de chimères agrochimiques et d’irradiations durables. A bord de ce navire, le confort des cabines peut être amélioré, la salle des machines réorganisée, les officiers au gouvernail remplacés, mais la liberté n’y est pas possible. Ce qui nous reste alors, c’est de l’envoyer au plus vite par le fond et oser le saut dans les eaux libres. »
  • Caracremada, Sur les sentiers de la guérilla en espagne (1945-1963). « La vie de celles et ceux qui luttent pour l’anarchie est difficile à raconter. Vouées à l’action, leurs vies se déroulent aussi discrètement qu’elles sont vécues pleinement. La vie de Ramón Vila Capdevila, dit Caracremada, fait partie de ces parcours souterrains. S’engageant d’abord dans les groupes d’action armée nées au sein de la guerre sociale dans l’Espagne des années 20, Ramón connut ensuite les joies et les amertumes d’une vaste révolution sociale. Exilé en France après la victoire des franquistes, il rejoignit le maquis contre l’occupant nazi. Puis il reprit la lutte clandestine contre le régime militaire en Espagne : incursions pour amener des armes et du matériel, sabotages de pylônes de haute tension, d’usines et de voies ferroviaires, soutien logistique aux groupes de guérilla urbaine, expropriations pour financer la lutte. Ce fut une vie dure et intense au rythme des saisons dans les forêts et les montagnes de la Catalogne. D’une endurance exceptionnelle et d’une force de caractère hors du commun, Ramón sut prolonger les hostilités pendant des décennies. Agissant souvent seul ou en petit groupe, Caracremada arpenta les montagnes jusqu’à son dernier souper. »

  • Anarchisme et Insurrection, Alfredo M. Bonanno. « Certains mythes qui continuent à hanter les révolutionnaires, doivent être démolis de toute urgence si nous ne voulons pas nous contenter de simplement chérir l’idée de la liberté. Ne craindre ni les ruines, ni le bouleversement total de l’existant, ne pas nous leurrer dans l’attente d’une prise de conscience généralisée ou d’une participation à des luttes enfermées dans la logique du pouvoir. C’est là que surgit la question de l’insurrection. »
  • Sur le fil du rasoir (Finimondo). « Voici un recueil de paroles d’ennemis de toute autorité, qui cherchent à naviguer sur les eaux tumultueuses de la guerre sociale en esquivant les marécages dans lesquels les subversifs risquent de s’embourber, en tentant d’anticiper les rochers sur lesquels la pensée et la pratique anarchistes pourraient s’échouer. Leur horizon ? Le défi que si ce monde court à sa perte, rien n’est perdu. Leur boussole ? Une inimitié intransigeante envers le pouvoir, y compris lorsqu’il se cache sous les habits du révolutionnaire. Et surtout, l’exigence éthique que l’idée et l’action vont de pair. Car pour que l’idée ne flétrisse pas, il faut l’action pour la revigorer ; pour que l’action ne tourne pas en rond, il faut l’idée pour l’enchanter. »
  • Détruisons le travail, Alfredo M. Bonanno. « Nous ne sommes pas intéressés par les préoccupations politiques de ceux qui considèrent le chômage comme un danger pour l’ordre et la démocratie. Nous ne sommes pas non plus concernés par la nostalgie du manque de professionnalisme. Nous sommes encore moins enthousiasmés par les réformateurs du travail à la chaîne ou du travail intellectuel régi par la planification industrielle avancée. De même, nous ne sommes pas concernés par l’abolition du travail ou sa réduction à un minimum tolérable dans une vie ainsi imaginée pleine et heureuse. Derrière tout cela il y a toujours les griffes de ceux qui veulent organiser notre existence, penser pour nous ou nous suggérer poliment de penser comme eux. Nous sommes pour la destruction du travail. Procédons dans l’ordre : notre position est totalement différente et c’est ce que nous tenterons d’expliquer. »

Dès sa parution, L’Envolée #56 a été censuré par le ministère de la justice et l’administraion pénitentiaire qui en ont interdit la diffusion en détention et ont fait saisir les exemplaires dans les cellules des personnes abonné·es. C’est la troisième fois en deux ans que ça arrive, sous le prétexte de la gratuité du journal et de sa « large diffusion », susceptible d’avoir « un retentissement important auprès des personnes détenues« . Depuis 2001, L’Envolée porte la parole de celles et ceux qui subissent et affrontent l’enfermement. Ce journal est un des rares espaces de libre expression collective des prisonniers et des prisonnières et cette censure traduit la volonté autoritaire de museler toute tentative de dénonciation des conditions de détention et de la violence du système carcéral. Une bonne manière de les soutenir est de faire connaître ce journal, de s’abonner et de commander ici des numéros à distribuer. Solidarité avec L’Envolée et Crève la taule !

Le #3 de l’excellent journal toulousain Torba est sorti en décembre dernier. Toujours aussi beau graphiquement, on y trouve des articles sur la ZFE (Zone à Faibles Émissions), le nucléaire, les questions énergétiques, le travail en intérim, l’interview d’une sage-femme, des brèves, un horoscope, des mots croisés, des sorties d’albums, …

Soleil Noir est un bulletin apériodique anarchiste qui existe depuis l’été 2020. Cette initiative individuelle consiste à compiler et diffuser des textes, des infos, des analyses éparpillées dans des fanzines, des revues, des journaux ou sur le net en y rajoutant un point de vue personnel. Le #4 date déjà de Juin 2022, « il y est question de guerre en Ukraine, d’anti-électoralisme, d’entraide, de la résilience comme nouvelle religion, d’Extinction Rebellion, d’antipatriotisme, d’appel à solidarité avec les anarchistes biélorusses emprisonnés et d’action directe comme d’habitude. » On peut aussi télécharger le #1, le #2 et le #3.

La Cimade, fondée en 1939, est une association de solidarité active et de soutien politique aux migrant·es, aux réfugié·es et aux déplacé·es, aux demandeur·euses d’asile et aux étranger·es en situation irrégulière. Elle a publié et récemment mis à jour ces deux brochures : Comprendre les migrations internationales et Lutter contre les préjugés sur les personnes étrangères, qui sont de très bons supports pédagogiques pour déconstruire les idées reçues et aider à parler de ces sujets sans approximation.

Karton #9 est sorti, youpi ! La couverture est maintenant épaisse (ça fait vraiment la différence), et est ici magnifiquement dessinée par Elías Taño. Ravi d’y lire les interviews du journal L’Empaillé, du groupe skin antifa la Brigada Flores Magon et des punks féministes Penadas Por La Ley. On y trouvera également les chroniques des derniers albums de Sarah ATH et de Syndrome 81, un texte sur le roller derby et la traditionnelle playlist d’un de leur pote.

Plus de 2 ans que Zélium n’avait pas sorti de numéro ! Et voici donc le #12 du fameux journal satirique avec un dossier thématique qui a du chien ! Plus de 50 dessinateur·ices ont participé à ce numéro pour fournir plus de 100 dessins de presse autour des questions animales. Une enquête sur les abattoirs, une autre sur la SPA, une interview d’un chien policier, … la fine équipe de Zélium est toujours aussi mordante. On pourra également y lire une chronique littéraire de l’anarcopâtissier Noël Godin, une chronique du philosophe-forain Alain Guyard et moultes autres surprises…

Ce contenu a été publié dans General. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.