Voici des photos de quelques-unes des tables de la BIM posées en 2024. Une fois de plus, un GRAND MERCI à toutes les personnes, collectifs, associations, festivals, cafés, marchés et événements divers qui m’ont invité et accueilli l’année passée !
Voici des photos de quelques-unes des tables de la BIM posées en 2024. Une fois de plus, un GRAND MERCI à toutes les personnes, collectifs, associations, festivals, cafés, marchés et événements divers qui m’ont invité et accueilli l’année passée !
Quelques nouveautés et réimpressions dans les bacs de brochures de la BIM. Et si tu te demandes ce qu’est une brochure, où en trouver sur le net et comment monter un infokiosque, tu peux aller faire un tour ici.
Créées en 2012 en Ariège, les Éditions du bout de la ville publient des témoignages, des essais de critique sociale et des rééditions de textes contestataires « avec pour volonté de faire exister des histoires de « vaincus » qui pensent leur condition et ne s’y résignent pas » :
il/le, Minnie Bruce Pratt : Publié à la fin de l’été dernier par les éditions Blast, excellente maison d’édition toulousaine « qui pense l’articulation des oppressions et des luttes et qui ouvre des perspectives depuis le champ des résistances antiracistes, féministes, queers, anarchistes », ce livre est un classique de la littérature lesbienne et queer paru initialement aux États-Unis en 1995. « À travers des brèves du quotidien, Minnie Bruce Pratt explore l’impermanence et la fluidité du genre, souligne la performativité de ce qui constitue le masculin et le féminin et aborde les relations butch/fem. il/le est un texte autobiographique qui retrace le parcours de l’autrice, de sa lesbianité à son engagement militant dans les droits civiques et queers. Elle y chronique sa jeunesse, son mariage et son divorce, son coming-out, ses relations romantiques et sexuelles, et le lien qu’elle entretenait avec saon partenaire, Leslie Feinberg, auteurice de Stone Butch Blues. »
Deux romans parus aux Éditions Grevis, maison d’édition indépendante et associative de Caen se donnant pour mission « la publication d’ouvrages de littérature, d’enquêtes politiques, d’essais de critique sociale, d’essais de philosophie politique et la réédition d’ouvrage épuisés » :
La revue Ingrédient, éditée par l’association marseillaise Le Bouillon de Noailles offre la possibilité aux personnes du quartier de nous raconter des recettes de cuisine… elles se lisent comme elles se partagent, avec gourmandise. Chaque numéro est illustré par un·e dessinateur·ice différent·e et nous propose un thème original. Il s’agit ici de : « Rue de l’Académie », « Panier de la Calade », « Le banquet » et « Piment ».
Issue du site lancé en janvier 2020, Trou Noir est une revue qui « explore l’actualité, les archives et l’histoire de la dissidence sexuelle à travers des textes d’analyses, des entretiens, des recensions, de la poésie et des tracts. Héritière des mouvements de libération sexuelle des années 1970 (FHAR, MLF), des combats contre le sida et de l’essor de la pensée queer, elle tente d’en réactualiser les thèses politiques et de les mettre en tension avec notre époque. »
Établie à Paris depuis 1993, Ulmer est une maison d’édition pour « amoureux de la nature, jardiniers en herbe, collectionneurs de plantes, amateurs de techniques artisanales, experts de la biodiversité, gourmands et fous d’animaux en tout genre ». Elle publie des beaux ouvrages de référence et a l’ambition de transmettre des connaissances pratiques et de partager des savoirs d’indépendance et d’autonomie :
L’empaillé #12 vient de sortir ! Comme dit sur la première page, ce canard tout d’abord départemental (Aveyron), puis régional (Occitanie), s’étend à présent jusqu’en Auvergne, dans le Limousin, l’Aquitaine et même l’Ardèche et la Drôme !
Voici un extrait de l’édito pour se mettre dans l’ambiance : « Avec toute la presse indépendante qui persiste à exister autour de nous, nous allons continuer de tenter d’ouvrir des brèches. Tenter d’apporter des regards critiques, des enquêtes fouillées et des imaginaires subversifs. Avec tout ce que ce pays compte de radios libres, de journaux militants et de sites d’informations, nous relaierons vos luttes, nous creuserons où il faut creuser, et nous ne lâcherons rien. Tous et toutes ensemble, nous empêcherons ces racistes sauce Bardella d’envahir nos vies, nous ferons tomber ce pouvoir carnassier et nous déboucherons des bouteille de vin nat’ sur les piquets de grève, de Périgueux à Perpignan et de Pau à Privas. Chiche ? »
Un très bon moyen d’aider ce trimestriel dans son honorable projet est de s’abonner ici, mais aussi de faire un don là.
« Et voilà donc le Ratcharge #41 ! Au sommaire de ce numéro qui marque les 20 ans du zine tout en n’étant pas commémoratif pour un sou, ça cause folie furieuse, isolement, HC punk ricain, squats italiens, kidnappings rocambolesques et scènes de famille surréalistes. » Dans le détail, on pourra y lire des nouvelles de Phoebe Hadjimarkos Clarke et Martin Mongin, un article sur le groupe proto-punk Electric Eels, un reportage sur Doc Dart, l’ex-chanteur des Crucifucks, un entretien avec le collectif anarcho-punk milanais Sentiero Futuro, des collages, des illustrations, des chroniques de livres et d’albums, … et une liste bien cocasse d’insultes situationnistes !
Papercore, le zine punk, DIY et international confectionné à Marseille et Toulouse et rédigé en anglais sort son #10. « This issue has an interview of Tsss collective Space (Georgia), last Fluff fest Report, an article about the Anarchopunk Federation in Spain, columns, reviews, comics… »
No Country For Old Punk est un fanzine punk (mais ai-je besoin de le préciser ?) confectionné à Toulouse. On trouvera dans ce #6 des traductions d’interviews (trouvées sur le net) de The Adicts, Angry Samoans, Taqbir et Rattus. On peut lire les premiers numéros en pdf ici.
Et voici quelques photos de la BIM en 2023…
Un grand MERCI à toutes les personnes, collectifs, associations, festivals, cafés, marchés et événements divers qui m’ont invité et accueilli l’année passée !
Chéribibi revient avec un #13 qui s’est fait attendre deux ans… mais ça vaut toujours autant le coup ! Ce fanzine phare continue depuis plus de 30 ans de brillamment distiller la culture populaire (musique, cinéma, littérature, …) et de nous servir des généreuses causeries, de copieux articles et d’abondantes illustrations et photos. On peut entre autres y savourer les interviews de Glen Matlock (premier bassiste des Sex Pistols), de Ken Loach (cinéaste britannique de la classe ouvrière), de Christina Lindberg (actrice suédoise des 70’s), de The Twinkle Brothers (reggaemen jamaïcains), de Maryam Ashrafi et Mylène Sauloy (photographe iranienne et documentariste française ayant documenté la culture et les luttes révolutionnaires kurdes), etc. On y déguste également des chroniques de disques, de livres et de fanzines, une bédé courte mais drôle (« Bourguignon Gothique »), un roman-photo-entretien avec le gang de marionnettes hip-hop Puppetmastaz, un article sur le Horror Reggae et moultes autres surprises… Assurément une publication de passionné·es qui parviendra sans nul doute à vous passionner.
Encore quelques livres sortis chez Nada, maison d’édition montreuilloise que j’affectionne : deux classiques de Pierre Kropotkine (1842-1921), géographe, explorateur, militant et théoricien libertaire et un ouvrage (beaucoup) plus léger de David Snug, auteur de bande dessinée à l’humour absurde mais désopilant, qui a notamment publié l’excellent Ni web ni master (voir dans les Nouveautés Juin ’22).
Et une nouvelle fournée de livres des éditions Cambourakis : deux bédés et trois romans anglosaxons.
Publié aux éditions Les Étaques, Fond d’œil de Caroline Cranskens est un livre de poésie contemporaine, rageuse et libre… elle y « décrit un monde qui s’éteint. Au travers de visions fantastiques où toutes les couleurs explosent et disparaissent dans le noir. Dans la veine des triptyques de Jérôme Bosch, de l’art de rue et du spoken word, cette écriture ouverte au regard remue les entrailles et érafle les murs. Au-delà du geste esthétique et politique, c’est un cri primal de femme qui tonne.
Caroline Cranskens creuse le socle déjà fendu du langage du pouvoir et de l’ordre, masculin et sécuritaire, souvent prompt à nous retirer les mots de la bouche. A nous déposséder, en somme, de nos armes, de nos mots, de notre manière de dire le monde. Écrire est alors une confrontation vitale à la langue, à ses lois et à ses gêoliers. Écrire est une course d’obstacles. D’abord « arracher les barreaux d’un langage formaté ». Dévisser les « mots morts ». Ensuite se réapproprier les sons et les lettres. Laisser vivre enfin, une langue viscérale, une langue rasoir, une langue barbare. »
Dans Agir ici et maintenant, Penser l’écologie sociale de Murray Bookchin, paru aux Éditions du commun, Floréal M. Romero « dresse le portrait du fondateur de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Il retrace son histoire, son cheminement critique et politique. De l’Espagne au Rojava, en passant par le Chiapas, l’auteur propose, à partir d’exemples concrets, des manières d’élaborer la convergence des luttes et des alternatives pour faire germer un nouvel imaginaire comme puissance anonyme et collective.
Essai autant que manifeste, ce livre est une analyse personnelle et singulière de la pensée de Bookchin qui trouve une résonance bien au-delà de l’expérience de l’auteur. Il apporte des conseils pratiques pour sortir du capitalisme et ne pas se résigner face à l’effondrement qui vient. »
L’empaillé, toujours fidèle au poste chaque trimestre, sort son #11. Le dernier numéro avant celui de janvier qui verra son tirage plus que doublé et qui partira à l’assaut du grand Sud-Ouest, des Pyrénées-Atlantiques au Puy-de-Dôme en passant par la Gironde, la Haute-Vienne, etc. Pour soutenir cette initiative, on peut faire un don ici. On peut également s’abonner là. Et en attendant, voici un extrait de l’édito de ce numéro : « Terre et liberté, la revendication de tous les peuples qui luttent pour un avenir démocratiquement choisi, débarrassé des occupants ou des intégristes, des despotes ou des profiteurs. Un mot d’ordre qui résonne avec toutes les mobilisations qui essayent de décider collectivement de la réappropriation des moyens de subsistance et de production. Toutes ces joies, ces révoltes et ces peines, toutes ces aspirations qui s’expriment dans nos pages s’ajoutent avec toutes celles et ceux qui, de Gaza à Tel-Aviv, de Kobané à Téhéran, tentent de faire tomber les murs quels qu’ils soient. »
Le #4 du « canard pas laquais » Torba vient de sortir, avec une couverture qui me plaît beaucoup ! On trouvera dans ce journal toulousain irrégulomadaire à la mise en page soignée : un retour sur le mouvement contre la réforme des retraites, un entretien avec trois jeunes du quartier du Mirail au sujet des émeutes de 2018, une réflexion sur la violence et le sport, une rapide histoire des piqueteros argentins dans les 90’s, un article sur l’extraction du lithium au portugal, de multiples brèves, un horoscope et même des mots croisés !
Vulvet Underground #5 est sorti cette année, en fin d’été. Ce fanzine féministe est sérigraphié et imprimé en risographie dans la Drôme et est fourni avec un poster bien chouette… On y lit entre autres : le témoignage de Manue, qui a subi des discriminations sexistes bien hardcore lors de sa formation de guide de moyenne montagne, une réflexion sur le terme, l’identité, et les pratiques « queer », une recension du livre La vie têtue de Juliette Rousseau, des textes persos, de la poésie et de très belles illustrations, qui feraient parfois de bonnes affiches coup de poing.
Encore un nouveau Up The Zines et Jeff nous prévient qu’il va retrouver une cadence bisannuelle, ce qui n’est pas pour me déplaire ! Dans ce #23, il y chronique ving-cinq fanzines différents (dont certains que l’on peut trouver sur les tables de la BIM) et il interview Franck (B.R.A de Bordeaux), Giz (Cheap Toys de Marseille) et Dan (Kérosène de Nancy). Toujours aussi intéressant, sans doute une des meilleures publications pour se plonger dans le monde parfois obscur du fanzinat, et faire plein de découvertes.
Basée dans la Drôme, la maison d’édition The Hoochie Coochie publie des bandes dessinées, des revues et autres objets graphiques depuis 2002. Elle offre de la place aussi bien aux autrices et auteurs confirmé·es que débutant·es et s’évertue grâce à une politique éditoriale qui prend le temps, tout en restant audacieuse et rigoureuse, « à rejeter les systèmes de surproduction actuels en bande dessinée » :
Anacharsis est une maison d’édition toulousaine fondée en 2002 devenue coopérative en 2012. « En hommage à la figure mythique d’Anacharsis, barbare éclairé frotté de philosophie et mis à mort par les siens parce qu’il était soupçonné de vouloir pervertir leurs mœurs ; en hommage à tous ceux qui, au fil des siècles, voulant changer d’œil pour observer leurs prochains, l’adoptèrent pour pseudonyme, les Editions Anacharsis se sont donné pour vocation de publier des ouvrages qui rendent compte des rencontres entre cultures. Il peut s’agir de textes écrits au fil du temps – parfois injustement confinés dans des rôles de « documents » – de récits de voyages, authentiques ou étranges, de témoignages, mais aussi d’essais dont le dénominateur commun est de mettre le lecteur en présence d’un questionnement sur l’altérité. » :
Encore quelques très bonnes publications des Éditions Goater de Rennes, dont trois livres de la collection « Rechute » (qui rend hommage à l’emblématique collection de SF des années 70 « Chute libre » aux éditions Champ Libre) :
Et voici deux nouveaux albums jeunesse et un road trip bien rock’n roll publiés par l’excellente maison d’édition parisienne Cambourakis :
J’ai déjà parlé du journal marseillais CQFD (voir Nouveautés Mai ’23). Dans sa continuité éditoriale, les Éditions du Chien rouge éditent ou rééditent depuis 2006 des ouvrages de critique et d’expérimentation sociales contemporaines ou passées. On y trouve notamment :
Murray Bookchin et l’écologie sociale libertaire, Vincent Gerber et Floréal Roméro : Dans cette introduction aux idées clés de Bookchin publiée par Le Passager Clandestin, les auteurs nous rappellent son parcours et les points forts de sa pensée puis nous proposent une sélection de quelques textes du théoricien de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire, « alternative démocratique à l’État-nation, qui appelle à un retour à la gestion humaine des affaires publiques et à la prise de décision collective. »
Analectes de rien, F. Merdjanov : « Peu de choses sont connues sur F. Merdjanov. Naissance en 1970 à Nice. Famille d’origine macédonienne dont l’histoire croise celle du nihilisme politique des années 1900. Études de philosophie et de littérature. Travaux portant sur « L’égosolisme klimaïen et le matérialisme du rien ». Actuellement en apiculture sur les rives de la mer Noire. Cette anthologie est son premier écrit. Ses autres textes – dont des exégèses poétiques – restent inédits à ce jour. » Publié en 2017 par la discrète maisonnette d’édition Gemidžii, ce livre passionnant permet, notamment grâce à de nombreuses citations dans lesquelles le mot rien est omniprésent, d’apprendre énormément sur rien. Tu peux y jeter un oeil ici. Et si la provitophilie (méthode de décryptage de la vie et de l’oeuvre de F. Merdjanov) t’intéresse, tu pourras aller faire un tour sur le très prolifique et indispensable Wikimerdja.
Traité du trou du cul, Isabelle Simon : Cet essai incontournable sorti aux Éditions de l’Opportun a permit à sa malicieuse autrice de prendre sérieusement « le sujet du trou du cul à bras-le-corps. Sous toutes les coutures diront certains, histoire de faire (enfin) le tour de la question ! Cette petite encyclopédie réjouissante et un brin provocante, a pour seule prétention – bien mal placée, convenons-en – de ne rien omettre du sujet.
Sexualité, spiritualité, histoire, langue, géographie, anatomie, culture, gastronomie, morale… Le trou du cul est un sujet central ! »
Sans fumier ! Manuel de maraichage biologique sans intrant d’élevage pour un futur soutenable, Jenny Hall & Iain Tolhurst : Traduction en français par les membres de l’association Carpelle de Growing Green (édité originellement par le Vegan Organic Network), ce manuel très complet donne des solutions aux jardinier·es amateurices comme professionnel·les expérimenté·e qui veulent pratiquer une forme d’agriculture soutenable, indépendante des apports extérieurs pour maintenir la fertilité des sols. « Il aborde dans un même ouvrage différentes échelles de production de légumes et le recours à des techniques motorisées ou manuelles. Les systèmes d’agriculture biologique sans intrant d’élevage s’appuient notamment sur la gestion des rotations de culture, l’optimisation des pratiques de travail du sol, l’utilisation d’engrais verts, de composts végétaux et de bois raméal fragmenté. » Et il est disponible en pdf ici.
Mauvaises nouvelles des étoiles, Le capitalisme à l’assaut du ciel, G. : « Quelques informations et réflexions sur les projets d’internet global à haut débit par satellites. Le capitalisme ne connaît pas de frontières et cette fois il nous méprise depuis l’espace qu’il pollue visuellement et matériellement. » Ce court texte initialement publié le 26 avril 2020 sur le site paris-luttes.info et simplement signé G. est ici édité et postfacé par les éditions Tache d’Huile. Il évoque l’aberration écologique mais aussi philosophique que représentent Starlink et les autres projets des géants du numérique d’envoyer des dizaines de milliers de satellites dans l’espace. De quoi nous questionner sur notre dépendance aux nouvelles technologies et sur nos possibilités et moyens de lutte contre le pouvoir technocratique.
Et encore un nouveau Karton ! Toujours aussi intéressant et réjouissant dans ses propos et choix éditoriaux… on peut lire dans ce #11 du fanzine DIY toulousain bilingue (français/english) les interviews du groupe de punk antifasciste originaire de Biélorussie Messed Up, du graphiste Val l’Enclume (également chanteur et guitariste dans Oi Boys) qui s’est occupé de la couverture de ce numéro, d’une membre du collectif Help 4 Dunkerque qui vient en aide aux migrant·es du camp de Grande-Synthe, du groupe de rap grec 2X2X, du groupe de punk hardcore athénien Youth Crusher, de AL’ un militant et performeur queer stéphanois, …
Deux nouvelles publications chez Ici-bas, maison d’édition collective toulousaine de très grande qualité ayant entre autres publié Destin de Ötto Nückel (un roman graphique prolétarien très sombre de 1926 constitué de 200 gravures sur plomb), Pente Raide de Marvic (le récit de voyage et de reconstruction d’une femme suite à un viol), Nos corps, nos guerres de Pole Ka (un roman graphique sans parole empreint de symboliques féministes fortes) et Le travailleur de l’extrême de Äke Anställning (le récit tragico-comique d’un travailleur précaire adepte du sabotage de petits boulots). Ces publications sont toutes disponibles sur les tables de la BIM :
La frangine un tantinet plus rock’n roll des éditions Ici-bas s’appelle Demain les flammes, et elle publie notamment des traductions du fanzine Cometbus (créé il y a plus de quarante ans par Aaron Elliott (dit Aaron Cometbus), « l’écrivain inconnu le plus connu d’Amérique »). L’Esprit de Saint-Louis, ou comment avoir le coeur brisé, une tragédie en ving-quatre actes raconte, dans un style proche de ce qu’on avait pu lire dans Double Duce, « l’histoire d’un échec, d’un échec déguisé en succès, de déconvenues totales, de succès qui tournent au fiasco à la dernière minute. Par l’entremise de l’odyssée d’une bande de punks que rien n’arrête, ni les flammes, ni la vieillesse, ni les défections, on y découvrira comment la vie peut devenir un cauchemar ou une farce, et comment cela peut arriver sans crier gare et malgré nos bonnes intentions. » Encore un bijou de la littérature punk !
Dans un tout autre style, deux autres bijoux, ceux-là sortis chez Cambourakis :
Plusieurs nouvelles acquisitions chez Lux éditeur, maison d’édition québécoise qui publie depuis presque 30 ans des textes de réflexion politique d’inspiration libertaire :
Quelques livres de la maison d’édition lyonnaise Atelier de Création Libertaire qui fêtera l’an prochain ses 45 ans :
Continuons de nous intéresser au catalogue des éditions Libertalia avec :
I wanna be loved (by you), Agnès Des Pouilles : « Cet ouvrage n’est pas seulement un roman autobiographique, c’est aussi le témoignage d’une époque, celle des premiers punks en France durant les glorieuses eighties. Sex, drug and rock’n’roll agrémenté d’une dose de violence.
Mais au-delà de ça, de la créativité grâce au Do It Yourself, tout devient possible dans cette France des années 80.
Même si certains n’ont connu que le mitterrandisme, l’enfance passée, nous, jeunes révoltés, enfants sauvages de la jungle urbaine, nous options pour une esthétique nihiliste, provocateurs jusqu’au-boutistes, authentiques, rebelles d’une société que nous n’avions pas choisie et à laquelle nous ne voulions pas appartenir ! »
Le récit, dans la déglingue tumultueuse des eighties, de Nina jeune punk toulousaine « qui ne badine pas avec la liberté, l’égalité et la fraternité, qui préfère une vie choisie de junkie sur le trottoir de la dépravation plutôt qu’une vie de soumission dans le confort toxique d’un avenir déprimant. »
Disjoncté·es parle de violences traumatiques. Ce fanzine est avant tout un espace d’expression, un partage de témoignages, une manière de se sentir moins seul·e. Les auteurices le présentent ainsi : « Nous avons choisi de parler des mécanismes de survie face aux événements traumatiques et de leurs conséquences. Un sacré truc qu’il nous a été essentiel de comprendre pour pouvoir avancer. Avec cet écrit, nous vous faisons part de ce que l’on a compris, de ce que ça veut dire au quotidien de devoir gérer le sentiment de culpabilité, les émotions débordantes et lutter pour se sentir légitime ! L’objectif est de se faire du bien ! »
Au menu de ces cinq nouveaux numéros de la revue Ingrédient (éditée par l’association marseillaise Le Bouillon de Noailles) : « Rue de l’Arc », « En chantier », « Destination papilles », « Sésame ! » et le tout nouveau #14 « À l’ombre » qui se passe au sein de l’EPM (Établissement Pénitentiaire pour Mineurs) de La Valentine. L’équipe de cette revue gourmande donne la parole aux gentes qui veulent bien nous raconter des histoires de cuisine. Et ça passe souvent par des recettes alléchantes évoquant la riche diversité culturelle des quartiers marseillais.
Petit Cri est une revue indépendante de cinéma joliment bricolée par le Collectif Lou Pac à Toulouse. « Lou Pac est une occasion, celle de porter un regard sur la production à une échelle locale, la créativité à peu de frais, les artisanats méconnus gravitant autour du cinéma ou que le cinéma permet de découvrir. » Et voici le #3 et le #4 dont Lou Pac dit qu’il est « la concrétisation d’un rêve de potes : arriver à créer ensemble et se projeter au même endroit. Si c’est pas beau. »
Si, c’est beau : une bien chouette mise en page rythmée par des collages et quelque fois des textes écrits à la main… et puis c’est intéressant, on peut y lire : le compte-rendu de la production dvd d’un docu amateur, de nombreuses critiques de films de haute volée, un entretien avec des personnes s’occupant d’un cinéma et espace de création à Toulouse (La Forêt Électrique), une retranscription de l’interview d’un cinéaste qui ne veut pas parler de cinéma (Richard Linklater)… un fanzine ambitieux de passionné·es qui, je l’espère, « fera long feu » !
Jeanne Van Monckhoven est une illustratrice et plasticienne vivant dans la Drôme. Elle a imaginé et créé le fanzine Scum Bag durant le confinement de novembre 2020. Il est composé d’une cinquantaine de magnifiques illustrations originales sur le quotidien, truffées d’animaux sauvages, d’échanges de textos, de songes et d’actualité politique.
J’accueille à présent sur mes tables une maison d’édition basée à Toulouse que je suis extrêmement ravi de pouvoir proposer ! Les magnifiques objets littéraires des éditions blast « défendent une littérature d’essai et de création politique, une littérature qui pense l’articulation des oppressions et des luttes et qui ouvre des perspectives depuis le champ des résistances antiracistes, féministes, queers, anarchistes. » Y sont publiés sous une forme parfois hybride des essais, de la poésie, des romans et même un album jeunesse « nourrissant des analyses engagées tout en proposant des écritures incisives qui interrogent radicalement les réflexes et les normes autant que la langue elle-même » :
Maternités Subversives de María Llopis est sorti cette année aux Éditions Goater : « Aujourd’hui, dans notre société occidentale, la maternité s’inscrit dans un contexte capitaliste et patriarcal, dans lequel elle se retrouve asexuée, médicalisée, biologisée et dépossédée de son pouvoir. Ainsi, de plus en plus de personnes choisissent des grossesses, des accouchements et des modes d’éducation hors norme. En l’absence de modèles alternatifs, elles essayent d’en inventer tout en questionnant les idées préconçues et les comportements souvent imposés.
María Llopis a rencontré et discuté avec ces nouvelles mères, nouveaux pères, MaPas, sage-femmes, lactivistes… qui réfléchissent au modèle actuel de la maternité, dévoilent ses contraintes et ses contradictions et qui créent, en même temps, des formes novatrices et libératrices. Ainsi, ce livre essaye de rendre visible les différents types de maternités issus de luttes et de nouvelles expériences ; puisque la maternité touche une grande partie de la population, la subvertir est une façon de changer le monde. »
Quelques livres des éditions Libertalia :
Radio It Yourself, publié chez Tahin Party est un manuel qui « invite à la créativité radiophonique par l’autonomie technique, la compréhension de nos outils et la vulgarisation des bases théoriques en physique, électronique, acoustique. Du micro à l’antenne et aux émetteurs en passant par l’informatique, ce manuel aborde les solutions techniques DIY mais aussi professionnelles à envisager. L’ouvrage évoque également les bases théoriques et est ponctué de réflexions politiques sur les pratiques radiophoniques collectives. Il est destiné aux techniciens et techniciennes des radios associatives, aux apprenti·es pirates, aux curieux et curieuses souhaitant (re)découvrir ou approfondir le fonctionnement de leurs outils. »
Quelque part, là où le souvenir est mort, Arvo Steinberg : livret autoédité de « prose poétique libre semi-automatique, écrite depuis Sète en passant par le fond de la Vendée pour finir quelque part en Ariège au cour de ces deux dernières années. Déroulé symboliste et onirique sur la solitude, l’amour, la ville et la nature, l’espoir et l’infini. »
Deux livrets autoédités par Beni et magnifiquement imprimés en sérigraphie et risographie. Ils évoquent tous les deux la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure :
Encore un petit livret autoédité par Beni, il s’agit tout simplement de la retranscription des paroles de la magnifique chanson Le bonheur de Brigitte Fontaine et Areski Belkacem sortie en 1975.
Moules-Frites est une très jolie revue collaborative féministe. Elle est autofinancée, éditée, diffusée et distribuée par deux jeunes femmes de Bordeaux et Bruxelles. L’idée étant de « libérer la parole pour faire évoluer les mentalités et balayer le patriarcat ». On y trouve les contributions de plusieurs artistes, graphistes, illustrateurices, designereuses, auteurices, … : des articles (sur l’écriture inclusive, les rappeuses françaises, l’art écoféministe, la contraception masculine, …), des récits, beaucoup de belles illustrations et à chaque numéro, une recette pour préparer les moules !
Voici les deux derniers numéros de Epectase, la revue multilingues (français, deutsch, english, italiano) qui célèbre, par l’écrit et l’image, les diverses formes d’érotisme qui s’affranchissent « des normes, des étiquettes ou des jugements moraux. » Le #7 évoque le festival queer-féministe intersectionnel Idn’taalin au Maroc, avec notamment une interview très intéressante d’une partie de l’équipe du festival par le zine Karton. Ce numéro est donc produit « en hommage à toutes ces incroyables personnes luttant pour dégager des espaces de libertés et d’émancipations dans un contexte pourtant hautement hostile et répressif. »
L’empaillé continue à tracer sa route et distiller ses news locales (mais pas que) à travers l’Occitanie… on peut notamment lire dans ce numéro d’été deux gros dossiers : un sur l’autoritarisme au pouvoir et la domination policière, et l’autre sur les violences conjugales et la domination masculine. Cet excellent journal nous annonce même dans ce #10 qu’il compte bien doubler sa zone de diffusion et tirer le #12 en janvier à 50 000 exemplaires ! Gros défi qui nécessite un bon coup de pouce… On peut lire les explications et faire un don ici.
Quel plaisir de retrouver le zine Permafrost neuf ans après le dernier numéro ! Entre autres choses qu’on peut trouver dans ce #3 en mode papier journal et mise en page efficace : une interview des membres de Oi Boys ainsi que de multiples références à des groupes que j’adore (Taulard, Short Days, Zone Infinie, Utopie, …), des chroniques de zines, d’albums, de livres en rapport avec la prison, un entretien avec l’auteur du Travailleur de l’extrême (dont je suis hyper fan), une présentation du site antijob.net qui propose en russie une liste noire des mauvais employeurs, un dossier sur l’héroïne de comics Halo Jones d’Alan Moore… Un retour réussi pour ce très chouette fanzine ! J’espère que le prochain sortira très vite ! 🙂
L’équipe de Karton a sorti son #10 il y a déjà quelques mois, le #11 ne devrait plus tarder… Je ne présente plus ce fanzine bilingue (français/english), grand habitué des tables de la BIM depuis le #1 en octobre 2019 ! Au delà de la couv’ signée Camille Foucou (dont on lira aussi l’interview à l’intérieur), on y trouve plusieurs entretiens : avec Octopoulpe projet solo de batterie et lights bien énervé « l’équivalent d’un spectacle Puy du Fou pour les crusts », avec Barouf au sujet du label vinyle de tekno underground Witchcraft Records composé à 100% d’artistes femmes, avec Nathan Golshem l’auteur de l’excellent Et s’ouvre enfin la maison close (Demain Les Flammes #6, voir ici), avec Emmanuel·le Linée « jeune auteur·ice de théâtre, explorateur·ice du genre et de la langue »… et un article sur la boxe française !
Deux fanzines à l’esthétique et au contenu bien punk :
Le livre Nature et Anarchie a été republié en début d’année dans une nouvelle version revue et augmentée. On y croise Bakounine, Élisée Reclus, Errico Malatesta, André Léo, André Pudhommeaux, Georges Navel, Joseph Déjacque, Pierre Kropotkine, Murray Bookchin, Miguel Amoros, … On y parle de la question agraire, des anarchistes naturiens, des premières critiques de la science, de l’anarchisme anti-industriel, d’antispécisme et de primitivisme, et évoque en détail ce qui nous détruit, depuis le développement du numérique jusqu’à l’extraction minière, et les impasses des faux-critiques. « Dire que l’anarchisme est dès son origine une pensée « écolo » relèverait de l’anachronisme. Il a même parfois prôné l’industrialisation. En revanche, il est dès le départ un assaut contre le développement capitaliste, avec tous ses désastres. C’est justement pour cela qu’il n’est pas écologiste, et contribue au contraire à éviter le piège d’une pensée réformiste et gestionnaire. Il fournit des armes aussi bien contre la gestion salement industrielle du capital, ou celle plus novatrice qui se colle l’étiquette « verte » ou « durable ». Il n’est par ailleurs jamais question de la nature sans celle de la liberté. »
Antipolitika est une revue anarchiste des Balkans qui est sortie jusqu’à présent tous les 2-3 ans et qui est publiée en serbo-croate, grec et anglais. Le thème du #1 était l’antimilitarisme, le #2 la Yougoslavie et le #3 le nationalisme. Il contient des textes écrits par des anarchistes de Zagreb, Thessalonique, Belgrade, Athènes, Ljubljana, Paris et Los Angeles. Il est entre autres question dans ce numéro de critique de l’anti-impérialisme, de critique des politiques nationalistes de groupes tels que le Parti Communiste de Yougoslavie, des idées anti-nationalistes de Robert Musil, etc. « Anti-politics is life without walls and fences, it is our heart, and the new world we carry inside it. »
Cyprine Chaude, c’est « trois copaines qui se posent un tas de questions sur les féminités, les masculinités, le couple et les schémas sociaux que l’on reproduit ou non ». Il en résulte « un magazine annuel qui a le souhait d’interroger les sexualités et le genre sous le prisme du beau, du drôle et du sincère. » Y participent des « amix, entourages, connaissances, rencontres (…) Ainsi penseur·ses, philosophes, spécialistes en astrologie, illustrateurices, poéte·sses, … qu’ielles soient amateurices, militant·es, professionnel·les ou non y mêlent leurs points de vue et sensibilités. » Ce zine basé à Strasbourg est imprimé en risographie, avec une couverture sérigraphiée et une planche de stickers dans chaque numéro. C’est magnifique, intelligent et chaudement recommandé par la BIM !
Une des dernières publications des Éditions Ici-bas de Toulouse est « un récit de voyage qui nous amène jusqu’en Iran. L’autrice raconte le harcèlement, un viol et les pentes raides qu’elle a dû gravir pour continuer à vivre après son agression. Empreint d’une lucidité et d’une sincérité totales, toujours poignant, parfois déroutant, Pente raide de Marvic est un témoignage sans fard sur l’entrave que constitue la culture du viol pour les victimes en quête de reconstruction. Il contribue aussi à une réflexion essentielle sur la justice, le processus de réparation après une expérience traumatique, ainsi que l’indépendance et la liberté. »
Et voici quatre nouveaux livres de la collection La petite bibliothèque anarchiste et un magnifique roman graphique aux Éditions Nada de Montreuil :
Un livre futuriste dont vous êtes l’héroïne/le héros, et une « anthologie de nouvelles d’horreur, de gothique et de fantastique sombre », voici deux sorties récentes des Éditions Goater de Rennes :
Nouriturfu, cette « maison d’édition en marge ou au coeur du comestible », continue depuis 2016 de nous fournir de l’alimentation saine pour la tête, l’esprit et le coeur avec :
Paillettes toxiques et sérum phy, Des pistes pour repérer des dynamiques de pouvoir dans nos relations (pas cis hétéro) : « C’est un outil pour décortiquer des mécanismes qui existent dans toutes les relations, à différents niveaux. En sortant de l’idée qu’il y aurait d’un côté des relations parfaitement équilibrées et de l’autre des relations abusives. Ça parle de contrôle, de dévalorisation, de communication, de consentement, d’intimidation, d’emprise, d’oppressions systémiques, de victimisation, de jalousie… et d’encore plein d’autres choses.
Ça concerne plus spécifiquement les relations pas cis-hétéro. Tant que ça n’est pas utilisé pour des arguments queerphobe ou anti-féministe, ça peut être lu par des cis-hétéros, mais c’est bien de garder en tête qu’il y a certaines différences dans comment le pouvoir se met en place. » Et il est trouvable en pdf ici.
Mieux gérer nos conflits, Manifeste pratique et politique à propos de violence intracommunautaire, Éris : « Fruit d’un travail de trois années, il s’agit d’un manifeste qui défend des manières d’affronter les crises et conflits au sein d’un groupe en s’affranchissant des réflexes de polarisation et d’exclusion. Il contient une partie diagnostique et une partie pratique, et s’adresse à tous les groupes (associations, collectifs, groupes affinitaires ou d’ami·e·s…) désirant s’organiser de façon plus durable et égalitaire. » On peut le télécharger en pdf ici.
Décibels Crashh!, Fräneck : Ce magnifique recueil d’affiches de concerts réalisées entre 2014 et 2022 (et publié aux Éditions Imagora) est bien représentatif de l’univers de son auteur tel qu’il le définit sur son site : « À la frontière entre l’illustration jeunesse telle qu’on la connaît et l’illustration underground, les dessins de Fräneck basculent rapidement d’un monde candide, à un monde bizarroïde et effrayant. Les nombreux personnages qu’il met en scène adaptent leurs actions dans les constructions qui les entourent. Architectures curieuses et énigmatiques où l’intervention des personnages en devient elle aussi inexplicable.
Ce basculement du rêve au cauchemar, entraîne les personnages et les différents éléments du décor dans une confrontation parfois violente, humoristique, toujours sur fond de couleurs vives et d’attention portée au détail. »
« The Summer 2023 issue of Papercore is out ! This issue has an interview of Pozoga (Ireland), Ire tour Report, Manual de Combate (Chile) interview, columns, reviews, comics… »
Un numéro Spécial Censure pour L’Envolée #57 ! Une manière de rappeler que cet excellent journal (qui porte la voix des prisonnier·es au-delà des murs pour désinvisibiliser et questionner le monde carcéral), a vécu trois interdictions de diffusion en prison en deux ans en raison de « propos diffamatoires à l’égard de l’administration pénitentiaire ». Il faut croire que l’AP n’aime pas trop que soient dénoncées les réalités de la taule : les violences des matons, l’arbitraire des placements au mitard, les fouilles abusives, … « Toutes les notes de censure du journal s’inquiétaient de sa gratuité et de sa « large diffusion » susceptible d’avoir « un retentissement important auprès des personnes détenues ». L’AP reconnaît ainsi que ce sont les échanges entre prisonnier·es à propos de certains actes brutaux – notamment quand ils ont été judiciairement reconnus – qui sont « de nature à engendrer un retentissement important » dans les prisons de France. Ce n’est ni le ton, ni le contenu des écrits qui « portent une atteinte grave à la crédibilité et à l’honneur » de l’AP, mais bien les faits eux-mêmes. Et c’est cela qui ne doit pas circuler en détention ! » Bref, « écrire que la violence et la déshumanisation sont les fondements structurels de la prison, ça, ça les froisse ! » On peut lire l’édito de ce numéro ici, on peut également le télécharger là et pour les soutenir, le mieux c’est encore de s’abonner et de commander ici des numéros à distribuer.
Regard insolite est un petit livre auto-édité chez Anar’chronique éditions qui regroupe trois textes anarchistes publiés en italien puis en français de 2015 à 2021. « Ces trois textes font valoir que, abstraction faite des circonstances « objectives » de la réalité environnante, aussi défavorables soient-elles, la possibilité de brouiller les cartes de la domination est toujours à la portée de la fantaisie et de la détermination. Les occasions ne manquent pas, elles ne manquent jamais. Le plus souvent c’est notre oeil qui n’est pas en mesure de les voir, car il est formé pour ne voir que ce qu’il connaît déjà. Il y a besoin d’un regard insolite – tourné autrement – pour arriver ailleurs. »
Dans ce cinquième numéro de Soleil Noir, « il est question de grève et de retraites, de critique du syndicalisme, d’auto-réductions, de faire table rase de la prison, du combat d’Alfredo Cospito contre le régime carcéral du 41 bis en Italie, de la répression qui s’abat contre des compagnon·nes, notamment Boris et Ivan, du vent de révoltes féministes et sociales en Iran, du projet de nouvelle piscine d’entreposage de combustibles nucléaires usés à La Hague, de la révolte soudanaise de 2018 à 2022, de Georges Navel et de James Graham Ballard et bien évidemment de fragments de révoltes qui parcourent le monde… »
Quelques nouveautés et réimpressions dans les bacs de brochures de la BIM… avec notamment les thématiques « antipsy », « lutte contre les frontières et l’enfermement » et « solidarités anarchistes » mises en avant.