Nouveautés Mai ’23

Cambourakis arrive sur les tables de la BIM ! Cette excellente maison d’édition parisienne créée en 2006 publie entre autres de la littérature, des essais féministes, de la bédé, des livres pour enfants, et même des livres sur le vin et des recettes de cuisine :

  • Les Orageuses, Marcia Burnier : « « Depuis qu’elle avait revu Mia, l’histoire de vengeance, non, de “rendre justice”, lui trottait dans la tête. On dit pas vengeance, lui avait dit Mia, c’est pas la même chose, là on se répare, on se rend justice parce que personne d’autre n’est disposé à le faire. Lucie n’avait pas été très convaincue par le choix de mot, mais ça ne changeait pas grand-chose. En écoutant ces récits dans son bureau, son cœur s’emballe, elle aurait envie de crier, de diffuser à toute heure dans le pays un message qui dirait On vous retrouvera. Chacun d’entre vous. On sonnera à vos portes, on viendra à votre travail, chez vos parents, même des années après, même lorsque vous nous aurez oubliées, on sera là et on vous détruira. » Un premier roman qui dépeint un gang de filles décidant un jour de reprendre comme elles peuvent le contrôle de leur vie. »
  • Viendra le temps du feu, Wendy Delorme : « Une société totalitaire aux frontières closes, bordée par un fleuve. Sur l’autre rive subsistent les vestiges d’une communauté de résistantes inspirée des Guérillères de Monique Wittig. Dans la capitale du territoire fermé, divers personnages se racontent, leurs aspirations, leurs souvenirs, comment survivre, se cacher et se faufiler dans un monde où les livres sont interdits.
    Une dystopie où se reflètent les crises que nous traversons aujourd’hui. Un roman choral poétique et incandescent, où l’on parle d’émancipation des corps, d’esprit de révolte et de sororité. Un hommage à la littérature et à son potentiel émancipateur et subversif. »

  • Deux ou trois choses dont je suis sûre, Dorothy Allison : « Autrice de Peau, recueil d’essais devenu culte, Dorothy Allison a grandi dans le sud des États-Unis, dans un contexte de misère sociale et de violences familiales et sexuelles. Dans Deux ou trois choses dont je suis sûre, elle raconte les femmes de sa famille – mère, sœurs, cousines, filles et tantes –, rendant hommage à leur force, leur humour, leur beauté et surtout leur détermination obstinée face au quotidien qui les accable. Illustré de photographies de sa collection personnelle, ce livre montre à quel point les petites histoires d’une génération peuvent acquérir le statut de légende pour les générations suivantes.
    Un ouvrage où la vision singulière de Dorothy Allison s’exprime avec beaucoup d’humour et d’émotion. »
  • Bâtir aussi, Ateliers de l’Antémonde : « 2011, les printemps arabes ont donné le ton à d’autres révoltes. Un mouvement mondialisé s’étend, c’est l’Haraka. Les productions industrielles, les États et toutes les hiérarchies vacillent. Des dynamiques populaires s’entrechoquent pour répondre aux nécessités de la survie et dessiner un futur habitable.
    2021, les communes libres s’épanouissent sur les ruines du système. Comment vivre avec l’héritage de l’Antémonde ? Comment faire le tri des objets et des savoirs d’une époque aux traces tenaces ? Les haraks dessinent leur quotidien en fonction de leurs ressources et de leurs rêves. Des dynamos aux rites funéraires, des lave-linges aux assemblées, ces nouvelles d’anticipation politique racontent non pas une utopie parachutée, hors-sol, mais des routines collectives qui se confrontent à la matière, à ce qui résiste dans les têtes, bâtissant un monde qui s’espère sans dominations. »

  • « Avec Homo Inc.orporated, Sam Bourcier poursuit la réflexion menée dans la trilogie des Queer Zones. Mariage, procréation, travail, patrie, les gais et les lesbiennes ont basculé dans la sphère de la reproduction et de la production. Que reste-t-il du sujet politique LGBT lorsqu’il est défini par le droit et le management de la diversité ? Pas grand-chose.
    Raison pour laquelle les queers et les transféministes se mobilisent pour un agenda de redistribution économique et de justice sociale plus large que la simple demande d’égalité et d’intégration.
    Homo Inc.orporated propose une critique radicale de l’homonationalisme et des politiques de l’égalité des droits. C’est aussi une boîte à outils pour lutter contre le néolibéralisme, avec une réflexion et de nouveaux moyens d’action sur les politiques du savoir à l’université, le genre comme travail, la grève du genre sans oublier le gender fucking ! »
  • Écologies déviantes, Cy Lecref Maulpoix : « Tout à la fois voyage, enquête, cheminement personnel, réflexion politique sur l’articulation des luttes contemporaines, ce livre de Cy Lecerf Maulpoix, journaliste engagé dans les luttes LGBTQI et pour la justice climatique, nous entraîne dans les jardins anglais de l’artiste Derek Jarman, de l’écrivain socialiste Edward Carpenter, du Bloomsbury Group, sur les traces des Radical Faeries de l’Arizona à San Francisco jusqu’aux zones de cruising des lisières des grandes villes.
    Parce qu’il met au jour des généalogies oubliées, ce texte permet de reconnaître la dette de l’écologie politique à ces précurseurEUSEs déviantEs. À l’heure où chacunE est concernéE par les enjeux écologiques planétaires, ce livre nécessaire propose de nouvelles pistes militantes et trace une ligne de crête sur laquelle construire, à partir de perspectives minoritaires, un mouvement réellement inclusif. »

  • Deux ans dans les rangs, Aya Talshir : « Aya vient d’avoir 18 ans et, comme toute citoyenne israélienne, elle doit désormais intégrer l’armée pendant deux ans pour son service militaire. Or, si très peu de témoignages subvertissent la prestigieuse image dont bénéficie l’armée, encore plus rares sont les récits qu’en font les femmes. Quel sens Aya peut-elle donner à ces deux années passées sous les drapeaux ? Sous la forme de courtes saynètes oscillant souvent entre le rire et les larmes, elle nous conte ici les nombreuses anecdotes qui ont émaillé son service militaire. Des saveurs insoupçonnées de la nourriture en boîte aux diverses privations et punitions infligées par une hiérarchie tyrannique, c’est le quotidien de jeunes soldates et soldats qu’Aya nous laisse entr’apercevoir, entre petites mesquineries et expérience de la sororité. »
  • Léviathan, Jason Shiga : « Dans un monde où les habitants vivent dans la terreur inspirée par le Léviathan, créature marine gigantesque qui voit tout, entend tout, et punit toute personne se rendant coupable de mensonge, partez en quête de la baguette magique gardée par le sorcier Kanoxx, dont la possession est réputée octroyer un immense pouvoir…
    Après Vanille ou chocolat ?, Jason Shiga propose ici une nouvelle bande dessinée à choix multiples, une aventure semée d’énigmes et d’embûches au cours de laquelle vous devrez à la fois explorer un territoire, les îles Cobalt, et mobiliser toute votre sagacité pour affronter le Léviathan. L’humour ne sera pas la moindre des armes pour triompher des machinations diaboliques concoctées par Jason Shiga, qui tisse l’air de rien une brillante métaphore sur les pouvoirs de la fiction. »

  • Comme un million de papillons noirs, Laura Nsafou & Barbara Brun : « Adé adore les éclairs au chocolat, les papillons et poser des questions.
    Elle a aussi de magnifiques cheveux mais ses camarades d’école s’en moquent, simplement parce qu’ils sont différents.
    En compagnie de sa mère et ses tantes, elle va heureusement découvrir en douceur la beauté des papillons endormis sur sa tête, jusqu’à leur envol final. »
  • Un an à Fleurville, Felicita Sala : « À Fleurville, on jardine : à sa fenêtre, sur un balcon, sur les toits, dans un potager, il y a tant de possibilités pour faire pousser des plantes bonnes à manger, et belles à regarder ! À Fleurville, on cuisine : voici douze recettes salées ou sucrées, pour se régaler tout au long de l’année, en respectant la saisonnalité de nos petites et grandes récoltes ! »

  • Itinérances Vigneronnes, Christophe Beau : « Ce récit relate le parcours atypique d’un vigneron languedocien, raconté par lui-même. C’est un cheminement de trente années de labeur pour explorer intimement l’âme de la vigne et effleurer l’esprit du vin. Mais c’est aussi un parcours fait de multiples rencontres étonnantes en des lieux improbables, d’où émergent des gestes responsables, des regards vivants, et une vraie poétique des vins. »
  • Glou Guide 5, Antonin Iommi-Amunategui, Irène Languin & Olivier GrosjeanLe Glou Guide, pisteur infatigable de picole sauvage, découvreur de jajas joyeux et généreux depuis 2018, est de retour ! Le Glou Guide, le seul guide qui dit ce qu’il boit et qui boit ce qu’il dit ! Le Glou Guide, le seul guide qui ne recrache pas, mais regarde à la dépense ! Slogans capillotractés mis à part, parce qu’ils ont sacrément le vent en poupe, parce que les vignes se prennent de grandes baffes climatiques à la chaîne, il est chaque année de plus en plus difficile de trouver des vins naturels magnifiques à coût modique. C’est donc un bien bel effort qu’ont dû produire les deux auteurs et l’autrice de cette nouvelle fournée avinée pour parvenir à sélectionner les canons de l’année. Mais ils y sont arrivés, à la sueur du coude, maintes et maintes fois levé… À vous désormais d’en profiter ! Le Glou Guide c’est 200 vins naturels exquis à 20 euros maxi, et 500 cavistes indépendant·es en France, mais aussi en Belgique, en Suisse et dans le monde entier, où dénicher ces pépites à boire, le tout sélectionné par trois spécialistes forcené·es. »

  • Mes recettes à emporter, Isabelle Boinot : « Cuisinière amatrice créative et enjouée, Isabelle Boinot présente 26 recettes sucrées ou salées, simples à réaliser, illustrées à toutes les étapes, du choix des ingrédients à la réalisation finale.
    Des boulettes de poulet aux cacahuètes en passant par les galettes de pois cassés ou le moelleux citron et pavot, tout fait envie dans ces petits livres pétillants et élégants. »
  • Les recettes de mes amis japonais, Isabelle Boinot : l’autrice nous propose ici « 26 recettes inédites inspirées de ses nombreux voyages au Japon, joliment illustrées et accompagnées d’idées de présentation élégantes et originales.
    Un allié indispensable pour réaliser facilement nikujaga, aubergines soja-gingembre, kurokke, chawan, chirashi sushi et dorayaki ! »

La menthe sauvage de Mohammed Kenzi, publié une première fois en 1984, a été réédité l’an dernier par les éditions Grevis : « Né en Algérie près de Maghnia en 1953, Mohammed Kenzi débarque en France pendant la guerre. En 1960 il y rejoint, avec sa famille, son père devenu ouvrier et parti quelques années auparavant. Dans le bidonville, il voit la terreur se poursuivre par la misère et le racisme. L’intensité de l’écriture répond à celle du quotidien : des violences familiales à l’autorité brutale du père, de l’école buissonnière aux terrains vagues, des luttes étudiantes aux concerts de free jazz. Ce monde, pas si lointain, est celui dans lequel la vie se fraie un chemin malgré l’épaisseur du béton. »

Ma sélection Libertalia du mois comprend plusieurs nouvelles de Jack London, dont l’excellent récit La Peste écarlate : « Au milieu des ruines conquises par la flore et la faune sauvages, entouré de ses petits-fils quelque peu incrédules et goguenards, l’Aïeul raconte le monde d’avant. Celui qui un jour s’est effondré sous les coups d’un virus scarlatiniforme et meurtrier, emportant humanité et société, révélant la barbarie sous le fard de la civilisation. La Peste écarlate est un court roman d’anticipation publié en 1912, pionnier du genre post-apocalyptique. »

  • Plus vivants que jamais, Pierre Peuchmaurd : « Pierre Peuchmaurd, poète et éditeur surréaliste décédé en 2009, avait 20 ans en 1968. Publié peu après les Journées de Mai, ce « journal des barricades » n’avait jamais été réédité. »
  • Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Corinne Morel Darleux : « Dans cet essai philosophique et littéraire rédigé à la première personne, la militante écosocialiste Corinne Morel Darleux questionne notre quotidien en convoquant le navigateur Bernard Moitessier, les lucioles de Pasolini ou Les Racines du ciel de Romain Gary. Elle propose un choix radical : refuser de parvenir et instaurer la dignité du présent pour endiguer le naufrage généralisé. »

Premier livre en castillan sur les tables de la BIM, Atakta Poemata est un recueil de poèmes autoédité par le musicien Andreas Melas (Ataxía, Lekes, …). Il y est question de voyages, d’amour et de politique… et il est magnifiquement illustré !

Ollivier Desarmais nous livre avec La grosse démission, un polar pamphlétaire rigolard et survitaminé ! « – C’est n’importe quoi ! Ne dites pas de conneries Mandarin, les nantis ne se suicident pas, tout le monde sait ça, même le flic le plus con. Aussi pourri soient-ils, et Bienvenu était un record, ils ne se suicident pas ! Vous avez sauté le quarantième chapitre ? Et l’accident ? Moi, j’ai pu lire le dossier en première partie. Ça ne tient pas debout, qu’est-ce qu’il foutait là ? Vous avez vu la description du corps par le pompier ? Ça a tout du crime rituel ça ! Religieux ! Ça n’a même pas été évoqué. Il y a plus de trous que d’éléments dans cette enquête, c’est qu’une foutue tranche de gruyère ! »

Et voici deux anciens numéros (sur la psychiatrie et sur la drogue) du journal marseillais de critique et d’expérimentations sociales, CQFD (qui fête ce mois-ci 20 ans d’existence !). Il est disponible en kiosque tous les mois avec un dossier thématique et le meilleur moyen de soutenir ce bien chouette titre de presse libre est bien entendu de s’abonner ici. Peut-être atteindra-t-il un jour les 40 ans ?!

À propos de drogue, ASUD (AutoSupport des Usagers de Drogues) est une association créée en 1992 qui a pour but de « changer l’image des usager·es de drogues dans la société et à leur propres yeux, changer la loi qui pénalise l’usage simple et privé des adultes et transformer les « toxicos » en citoyens comme les autres, bénéficiaires de droits et  de devoirs ». Elle publie depuis 63 numéros un journal qui traite de l’actualité des drogues (produits, consos, lois, …) et qui propose des enquêtes, des témoignages mais aussi des infos sur la Réduction Des Risques.

Le troisième numéro de Guerre à la guerre est bien dense ! Il y est question de la lutte antimilitariste sous une perspective anarchiste internationaliste (plusieurs traductions de textes allemands, italiens, …). On y trouve des analyses, réflexions, entretiens, tracts et recensement d’actions.

Depuis maintenant 36 numéros, le journal anarchie! conserve sa régularité mensuelle. « Il n’est ni l’organe d’un parti, ni la voix d’une organisation, mais l’expression des idées et des désirs de ceux et celles qui le font vivre ».

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