Nouveautés Novembre ’22

« Créée en 2016, Nouriturfu est une maison d’édition à la ligne éditoriale en marge ou au coeur du comestible, ayant pour obsession d’emprunter de nouvelles pistes gastronomiques et agri-culturelles : aborder l’alimentation en tant que sujet à part entière et sous un angle éminemment sociétal, envisager les futurs de l’agriculture et de la cuisine, apporter un regard décalé ou engagé sur la nourriture, ceux et celles qui la produisent, la préparent, la pensent, la consomment… »

  • Skin Contact, Alice Feiring : « La spécialiste mondiale du vin naturel Alice Feiring traverse les terres originelles du vin, la Géorgie, et nous livre le récit édifiant de ses rencontres : depuis la sage éleveuse de vers à soie Lamara jusqu’au dernier vigneron de Staline, en passant par deux chasseuses de vin naturel japonaises, sans oublier bien sûr tous ces vignerons géorgiens, hommes et femmes qui ont de l’or liquide entre les mains. Les grandes tablées, les mémorables toasts et les mets locaux (dont les recettes sont détaillées au terme de chaque chapitre), ponctuent cette odyssée d’une Américaine amoureuse du vin dans la plus ancienne culture viticole au monde. Une aventure émouvante et dont le point final ne nous donne qu’une seule envie : courir déguster un de ces vins de macération, ces vins « élevés en contact avec la peau des raisins » (skin contact) si sensuellement liés à leur terroir et leurs traditions depuis 8000 ans. »

  • Manifeste pour un vin inclusif, Sandrine Goeyvaerts : « Si vous attendez de ce livre un petit bouquin distrayant, passez votre chemin (non revenez, on va rire un peu quand même). Attention, ça va piquer : le monde du vin est largement sexiste, classiste, raciste, LGBTphobe et validiste. La bonne nouvelle c’est qu’on peut tenter de comprendre ce qui nourrit ces inégalités pour y remédier. Avec l’éclairage de linguistes, sociologues, anthropologues, mais aussi les témoignages de professionnel·les ou d’amatrices et amateurs de vin, j’ai exploré son langage, démêlé l’écheveau complexe et souvent tordu que constitue le vocabulaire du vin, décortiqué tout ce qui coince : misogynie, invisibilisation, harcèlement, plafond de verre, manque de légitimité… Les obstacles sont nombreux. Dans ce manifeste, je propose donc d’autres façons de s’exprimer un verre à la main, plus respectueuses de la diversité du mondovino. Parce que la langue est un outil d’émancipation et qu’on a tout à gagner à redonner du sens aux mots partage et convivialité. »

  • Le guide des vins dont vous êtes le héros, Antonin Iommi-Amunategui : « Bienvenue dans le Donjon du Vin ! Le guide des vins dont vous êtes le héros – ou l’héroïne – se propose de rendre enfin vraiment ludique (et risqué !) votre parcours dans le monde du vin. Une fois franchie cette couverture redoutable, vous déciderez vous-même, pas à pas, du scénario de l’histoire : découvrir le vin, le choisir, l’acheter, le conserver, le boire… comme autant d’embûches possibles ! Chemin faisant, vous apprendrez beaucoup sur ce sujet réputé compliqué, tout en vous distrayant. Le vin est un plaisir, sa découverte et son apprentissage devraient naturellement l’être aussi. Et si vous vous y connaissez déjà, n’ayez crainte : ce guide unique regorge de conseils affûtés, d’enseignements subtils ou surprenants. Sauf à ce qu’en route vous ne tombiez dans une fosse pleine d’un vilain picrate bouillonnant… Et là, retour à la case départ ! »

« Pourquoi le nom d’une rue disparue est-il devenu celui d’une maison d’édition ? À Lille, plus personne ne se souvient de la rue des Étaques, ce bastion populaire et contestataire aujourd’hui enseveli sous le beffroi de la mairie. Les éditions Les Étaques s’inscrivent dans cet héritage. Elles portent la voix et la mémoire de celles et ceux qui en sont dépossédés. Essai, roman, recueil, les livres publiés nourrissent la critique sociale et explorent des imaginaires subversifs. »

  • Ce matin la mer est calme, Journal d’un marin sauveteur en Méditerranée, Antonin Richard : « Par le récit de ses expériences du sauvetage en Méditerranée, Antonin Richard nous embarque là où la démagogie des politiques européennes fusionne avec la police des régimes dictatoriaux. Là, aussi, où celles et ceux qui font vivre la camaraderie marine apprivoisent quotidiennement la mer – et s’activent pour laisser aux personnes qui migrent le droit de se donner un présent et un avenir. »

Reporterre est un média indépendant lancé en 2007 qui traite principalement de problématiques environnementales et sociales. Parallèlement au site internet, le « média de l’écologie » publie régulièrement des livres en collaboration avec le Seuil, et depuis cet été des « enquêtes imprimées » sous forme de brochures.

  • Techno-luttes, Enquête sur ceux qui résistent à la technologie, Fabien Benoît et Nicolas Celnik : « Marre d’être partout filmé et fliqué ? Ras-le-bol du tout-numérique ? Vous n’êtes pas seuls. Alors que la numérisation du monde semble inéluctable, accélérée par la pandémie de Covid, les oppositions se multiplient : résistances à la 5G, lutte contre le déploiement des technologies de surveillance, contestation de l’informatisation de l’école et de l’agriculture «high-tech», remise en question d’une histoire du progrès écrite par les vainqueurs… Mais qui sont celles et ceux qui s’opposent à la numérisation du monde ? Quelles sont leurs raisons et leurs moyens de lutte ? Cette enquête interroge ces nouveaux écologistes, qui affirment qu’un autre avenir que celui de Big Brother est possible. Ils contestent la technologisation du monde, inséparable pour eux du capitalisme et du productivisme, et imaginent une nouvelle forme de mouvement social, sans exclure l’horizon du sabotage. Tout en répondant à ces nombreuses questions, ce livre informé révèle le renouveau de la critique de la technologie, une composante cruciale du mouvement écologique. »

Quelques nouvelles acquisitions aux Éditions Goater de Rennes :

  • Contes et histoires arc-en-ciel, Collectif : « Il était une fois… Quand on raconte ou quand on lit des histoires, que ce soit pour les enfants ou les adultes, on y croise beaucoup de stéréotypes liés au genre, à la sexualité, aux orientations sexuelles, aux comportements. Il y a des princesses, un peu perdues, qui attendent le prince charmant ; des grenouilles qui parlent ; des ogres ou des korrigans. Le meunier fait du bon pain et le tailleur des beaux costumes. Le loup veut manger les petits enfants avec une préférence pour les petites filles, et les petits cochons sont forcément un peu idiots. Mais que se passerait-il si en plus des châteaux et des campagnes, ces histoires se déroulaient ici, dans nos villes et nos quartiers, dans nos mondes interconnectés, sur cette planète aux 1000 et un peuples ? Que se passerait-il si les histoires d’amour, les farces, la morale, ne reflétaient plus le monde idéal de la famille traditionnelle, mais venaient parler de nos vies, de nos peurs et de nos amours, quels que soient nos désirs, nos orientations sexuelles, nos identités de genre ou même nos cultures ? »

  • La Séquence Aardtman, Saul Pandelakis : « Dans ce monde futuriste, les humains ne sont plus que quelques millions sur terre et les bots sont depuis les lois d’autonomie, privilégiés par la société. Parallèlement, pour découvrir l’univers, des vaisseaux explorent l’espace à la recherche de planètes à ensemencer. Deux récits se succèdent. Celui qui raconte Roz, un homme transgenre qui se réveille à bord d’Arime, un vaisseau spatial autogéré ; et celui d’Asha, une bot transgenre qui épouse la cause des bot, exprimant leurs ressentis corporels, étudiant l’incarnation des intelligences et leur finitude. Roz et Asha ne se connaissent pas. Mais quand Alex, l’IA du vaisseau de Roz vrille de manière inexplicable pour être remplacée par une autre, la connexion s’établit… »

Et encore du Libertalia avec ces grands classiques de Jack London et George Orwell ainsi qu’une « suite » du chef d’oeuvre de Fernando Pessoa, Le Banquier anarchiste.

Aux éditions Grevis, Rien ne résiste à la joie de vivre, Libres propos sur la liberté souveraine, Raoul Vaneigem : « Que nous reste-t-il à espérer dans un monde aussi sombre, dévoré par le fascisme, le contrôle des corps et la marchandise ? Rien. Car tout est déjà-là : pour lutter contre la tristesse, le ressentiment et la haine qui partout gangrènent nos existences, Raoul Vaneigem lance ici un appel à la joie, à la liberté et à l’entraide. Par la poésie qui le caractérise, Raoul Vaneigem continue de tracer le sillon de sa pensée claire et sans concessions. : « Nous faudra-t-il crever de ne pas vivre pour réaliser que ceux qui gèrent nos existences la cancérisent ? » »

Et voici chez La Cabane d’édition, le magnifique Petit Manuel dessiné du Bois de Brin de Brunelle Dalbavie : « Un petit manuel pédagogique et accessible à toustes pour mieux comprendre les enjeux et les techniques de la filière artisanale du bois, de la sylviculture douce à la charpente traditionnelle. »

Lou Achard, agronome et poète, a publié aux éditions Plaine Page Les temps qui courent, un recueil de poésie qui « aborde nos vies humaines dans la modernité qui est actuellement la nôtre. Celle que l’on considère souvent comme du vrai. Des formes différentes cohabitent le long du recueil, se complètent, offrent des respirations, des changements de rythme. La dimension orale est importante de cette poésie qui s’écoute, se lit, et se performe. Elle interroge parfois la langue par néologismes et s’accroche à la signification des mots par définitions. »

On trouvera dans le dernier numéro du graphzine psychédélico-précaire-lyonnais Aд-RA des bandes dessinées et collages tout rouges de Ratcharge, Olivier Voyou, Bike Sabbath, Antipathic et Suka Mabuk.

Ben justement, après Useless Joints (voir Nouveautés Février ’22), Suka Mabuk revient et nous livre dans ZUT! cinq histoires dessinées en noir et blanc, « sorte de réponse art brut aux Freak Brothers : ça parle de shit, mais aussi de joints, de THC, de cannabis, ou encore de gros pétards. »

Antipathic (un autre membre du collectif Aд-RA) a sorti Cancer Money, un zine compilant divers collages qu’il a réalisé et qui nous font entrer « dans un monde étrangement coloré, dangereusement extatique et singulièrement complexe. »

L’illustratrice Zaka, dans Les Portraits du 20ème, nous partage une vingtaine de portraits électriques où les yeux prennent une place particulière ; et dans I Adore You, une interprétation personnelle et dessinée d’un morceau des German Shepherds, un groupe californien de musique industrielle des années 80.

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