Nouveautés Février ’22

« Maison d’édition résolument indépendante, Le passager clandestin publie des livres de critique sociale pour, à son échelle, armer les esprits et nourrir les imaginaires de celles et ceux qui souhaitent comprendre le monde actuel et le bouleverser. » Y ont notamment été publié :

  • Vous n’êtes que des poires, Zo d’Axa : ce pamphlétaire anarchiste nous rappelle que « Bientôt, plus que le suffrage, le dégoût sera universel » et que « Voter, c’est se rendre complice. On prend sa part des décisions, on les ratifie d’avance. On est de la bande et du troupeau. » Zo d’Axa lancera même son propre candidat dans la bataille électorale : un âne… On peut dire que ce brûlot anti-électoral écrit il y a plus de 120 ans est encore bien d’actualité !

  • Le féminisme ou la mort, Françoise d’Eaubonne : ce texte fondateur de l’écoféminisme écrit en 1974 ne verse ni dans le réformisme ni dans la tendance spirituelle que l’on peut parfois constater. Françoise d’Eaubonne pose les jalons d’un féminisme qui fait le lien entre l’oppression des femmes et l’urgence planétaire en désignant le capitalisme patriarcal. La préface nous aide à replacer ces idées dans son contexte en proposant des pistes intersectionnelles et décoloniales.

  • Le guide du manifestant arrêté, Syndicat de la magistrature : un guide complet pour connaître ses droits et le déroulement des procédures afin de mieux savoir faire face à un contrôle, une arrestation, une garde à vue, une comparution immédiate ou un fichage. Une manière de rappeler que le droit de manifester a subi et continue de subir de nombreuses atteintes, à force de lois de plus en plus liberticides.

  • Écopunk, Fabien Hein et Dom Blake : « du véganisme à la permaculture, (…) de la création de zones autonomes temporaires dans les villes à la recherche de l’autonomie collective en milieu rural », un tour d’horizon de ce que les punks ont pu apporter comme « nouvelles formes de résistance à l’ordre néolibéral triomphant ». Les auteurs nous montrent ainsi que le punk forme depuis plus de quarante ans un « puissant mouvement contestataire, notamment sur le plan écologique ».

Niet!éditions publie « des textes d’analyse de l’actualité ou d’histoire des luttes populaires et autonomes, en privilégiant les écrits issus d’une expérience directe de la réalité sociale : récits, témoignages, entretiens… » Cette maison d’édition s’est fixée comme objectifs clairs de « proposer, dans une perspective de lutte de classes, une diffusion large des idées et des pratiques anti-autoritaires et anti-patriarcales, et développer un outil collectif en lien avec les luttes. »

  • Un monde sans restaurants vient d’y être publié. Ce roman graphique tout d’abord sorti en 2006 aux États-Unis « adopte le point de vue des travailleuses et travailleurs de la restauration, racontant de manière sensible leur expérience de la dépossession et de l’exploitation. Les rapports sociaux complexes qui s’incarnent dans l’économie en apparence « naturelle » d’un restaurant sont mis au jour, laissant affleurer ce qui se cache sous le steak-frites : le capitalisme ! ».

Le #4 hivernal de L’empaillé (trimestriel de lutte(s) tiré à 26000 exemplaires et disponible dans la plupart des kiosques en Occitanie) cause notamment de Port-la-Nouvelle, de la SAM (usine de Decazeville occupée par ses salarié·es depuis fin novembre), d’une ZAD à Montpellier, de féminisme, de la 5G, et de ce « sac à merde » de Zemmour (mais dans le sud-ouest, ne devrions-nous pas dire « poche à merde » ?). Un des meilleurs moyens de soutenir ce journal est de s’abonner ici.

Le dernier numéro de L’Envolée, journal anticarcéral créé en 2001 qui continue malgré les censures de l’administration pénitentiaire à transmettre la parole des prisonnier·es et de leurs proches à travers des lettres, textes, compte-rendus de procès et émissions radio. À noter que l’abonnement est gratuit pour les prisonnier·es.

Avis est un journal imprimé sur papier kraft par une petite équipe motivée. On peut parfois le trouver collé sur les murs de certains coins du Quercy, du Rouergue et de l’Albigeois en guise de pied-de-nez à certaines municipalités un peu trop autoritaires. Mais il est aussi ouvert sur l’international : il y est notamment question des zapatistes dans ce #10.

La caverne d’Ali Babel entend publier des textes anarchistes traduits d’autres langues (allemand, italien, espagnol, …) ayant un intérêt en terme de réflexions, de discussions et de débats, une somme d’idées auxquelles on puisse piocher à son aise mais aussi se confronter dans la lecture comme dans la pratique.

Le #4 de la revue Epectase est sorti ! Elle continue par le biais de photos, de textes, d’illustrations et de poèmes de proposer des réflexions sur d’autres formes d’érotisme : celles qui cassent les normes, les préjugés, l’autorité. Une auto-interview permet dans ce numéro de mieux connaître la genèse du projet, le processus de création et de diffusion de la revue, les idées qui y sont défendues. Le Projet Évasions qui édite Epectase diffuse également tous ces chouettes stickers.

  • Useless Joints : les délires psychédélicosmicographiques en noir et blanc de Suka Mabuk, un des membres du collectif Aд-RA (qui sort irrégulièrement un fanzine du même nom). Au sommaire : « portraits de flic infiltrés, la vérité sur pourquoi les enfants pleurent, des bd sans bd, des chemins qui mènent nulle part et des nulle-parts qu’on soupçonnait pas d’exister. Et des poils de cul involontairement scannés et photocopiés à l’infini. »
  • Papercore #6 : printed in Toulouse, this international DIY punk zine was born in 2019 as a friendship project throughout Spain and France. You can find in this issue : « an interview of YOU (zine maker from Australia), an article about DIY Bike Workshops, another for cassette duplication, recipes, reviews, illustrations. » (et c’est en anglais !)
  • 1095 Fois Rien : le défi d’Alex Ratcharge de raconter son année 2008 en trois cases de bédé par jour a donné naissance à ce fanzine improbable bourré de références punk ! Au programme : « dessins à la early Simpsons en 10 fois pire, pizzas surgelées Leader Price, bières et clopes à gogo, concerts, tournées, rouille, humour cynico-cosmique et squats à tous les étages. »

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