Les éditions Divergences publient depuis 2016 des textes de critique sociale et politique. On peut notamment y trouver :
- La terreur féministe, Petit éloge du féminisme extrémiste, Irene : « une réflexion sur la place de la violence dans la lutte contre le patriarcat » à travers l’histoire de femmes qui y ont eu recours pour se défendre ou tout simplement pour survivre.
- Radicalisation Express, du gaullisme au Black Bloc, Nicolas Fensch : l’étonnant récit du parcours d’un·e des inculpé·es de l’affaire dite de la voiture de police brûlée quai de Valmy en mai 2016. C’est également un témoignage puissant sur l’enfer carcéral.
- Défaire la police, Collectif : partant du constat que « l’institution policière est la garante d’un certain ordre, d’un certain régime de domination », ce livre permet de réfléchir à « comment résoudre nos conflits sans elle, comment la neutraliser, la priver de sa légitimité et de ses moyens ».
Les éditions Nada « publient des essais ou des récits ayant trait à la critique et à l’histoire sociales, à la littérature et aux arts. La question sociale, l’émancipation, les marginalités, les contre-cultures sont autant de thématiques qui sous-tendent sa ligne éditoriale ». Y ont entre autres été publié :
- Petit Manuel anarchiste individualiste, E. Armand : ce recueil de textes publiés entre 1911 et 1925 expose « ce que pourrait être une société sans domination ni exploitation, fondée sur les libres ententes individuelles et la réciprocité, et respectueuse de l’autonomie de chacun ».
- Alexandre Marius Jacob, Voleur et anarchiste, Jean-Marc Delpech : une biographie haute en couleur de l’honnête cambrioleur et de son ingénieuse bande (les Travailleurs de la nuit) qui choisissaient soigneusement leurs « victimes » (d’églises en villas bourgeoises) et reversaient une partie de leurs gains à des organisations et publications libertaires au tout début du siècle dernier.
- Dépôt de bilan de compétences, David Snug : « dans cette nouvelle BD, David Snug s’inspire de son parcours professionnel pour nous livrer une critique du travail décalée et documentée. Héritier de Bob Black et Paul Lafargue, il dénonce avec humour l’absurdité du salariat et les travers du capitalisme tout en cultivant ce goût pour la liberté et l’autonomie qui lui sont chers. »
Tant qu’on est dans les bédés, Vent de face sortie aux éditions des trois canards donne « la parole à celles et ceux qui ne l’ont pas souvent, qui sont systématiquement invisibilisé·es ou caricaturé·es. Dans ces 250 pages, 13 personnes racontent à quoi peut ressembler la vie quand on est LGBT+, séropositif, victime de violences conjugales, travailleur·euse du sexe, migrant·e, quand on porte le voile ou un handicap ».
Cette maison d’édition amie avait déjà publié Coup deux barres, « le témoignage de deux personnes face à une grossesse non désirée », les difficultés rencontrées pour trouver de l’info sur le sujet et leur soutien mutuel et À quoi tu joues ?, un livre pour enfants (qui peut aussi être très instructif pour les adultes) sur les questions des jeux et jouets genrés et des stéréotypes et préjugés de genre.
Ici-bas a réédité en milieu d’année Destin d’Otto Nückel, un sombre et magnifique roman graphique sans parole, publié pour la première fois en 1926, qui raconte à travers 200 gravures sur plomb l’histoire de la destinée tragique d’une femme née dans la misère. Percutant, émouvant et révoltant !
Cette excellente maison d’édition toulousaine (qui s’appelait à l’époque CMDE) avait sorti en 2017, Quartier en guerre. À travers l’histoire de différentes personnes : punks, sans-abris, squatteur·euses, immigré·es, … Seth Tobocman, artiste majeur de la bédé underground américaine ayant participé à ces événements, nous livre avec brio l’histoire des luttes pour le logement et contre les violences policières à la fin des années 80 dans le quartier new-yorkais du Lower East Side. La solidarité et l’auto-organisation en actes !
Lettres d’insurgé·e·s paru chez Bus Stop Press à Marseille est un roman épistolaire en 2 volumes publié pour la première fois en 1976 à Détroit aux États-Unis. « Le roman est fait d’allers et retours de lettres entre deux personnes (Sophia Nachalo et Yarostan Vochek) qui ont autrefois participé ensemble à un soulèvement et une occupation d’usine. Séparé·e·s par la répression et des frontières pendant 20 ans, leur conversation reprend par une critique sévère de leurs choix de vies réciproques, ainsi que de leurs interprétations divergentes de l’événement qu’illes ont partagé. S’en suit une longue discussion sur l’implication individuelle dans des mouvements collectifs, la désillusion dans le fait « politique » et la récupération, mais aussi sur les écueils de la création d’alternatives. Le livre s’adresse à des personnes ayant perdu des illusions sur la possibilité d’un changement immédiat, sans pour autant pouvoir se résigner au conformisme ni s’empêcher de le désirer encore, avec une certaine ambivalence sur la question de l’espoir, qu’il soit passif ou non. »
S’occuper de son sperme et être contracepté·e est un petit livre/manuel qui aide à mettre en application le slogan féministe néerlandais des années 70 « Soyez responsables de votre propre sperme ! ». Il y sera donc question de contraception thermique dite masculine (remonte-couilles toulousain, anneau, …), grâce à de nombreuses informations et conseils pratiques sur le sujet, le tout s’inscrivant dans des réflexions antipatriarcales.
« Tumer fue s’adresse à celles et ceux qui ont refermé le célèbre bouquin pour arrêter la clope au bout de dix pages. Ou qui ne l’ont même pas ouvert. Avec son ton lourdingue de développement personnel et ses relents moralistes, ce livre paru dans les années 80 peut vite rebuter. Et pourtant la méthode fonctionne. Tumer fue en propose une réécriture pirate, une version critique et inclusive. « Il n’y a pas de cas particuliers ni de cas désespérés. Qu’on fume du matin au soir ou de manière occasionnelle, n’importe qui peut arrêter sans difficulté. Ce qui nous fait continuer à fumer, c’est la peur que la vie soit plus compliquée ou plus fade sans tabac, la peur de la privation, et la peur de rater quelque chose. » Cette méthode n’est ni un remède miracle ni un plaidoyer contre la clope. Si vous en avez marre de fumer, tentez le coup. Au pire, ça marche. »